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Télécharger ce numéro au format pdf Numéro 25 - vendredi 9 décembre 2005 Accéder aux autres numéros

Victoire historique aux 63e ISDE à Mende en 1988

C’est avec cette moto que Stéphane Peterhansel est champion du monde d’enduro en 1988. Son moteur dérivé de celui de l’YZ 250 est doté du système YPVS (valve rotative à l’échappement) et délivre une puissance de 48 ch à 8 500 tr/min. Proche des 110 kg à sec, la 250 s’avère extrêmement maniable et efficace. Entre les mains expertes de Peterhansel, la Yamaha s’affirme comme la moto d’enduro référence du championnat du monde. Première et historique victoire pour la France, vainqueur du Trophée par équipes aux ISDE, victoire en catégorie "Scratch" pour Séphane Peterhansel, et titre pour Yamaha France avec Edmondson et Charbonnier.

Le moteur monocylindre deux-temps de la Yamaha pilotée par Peterhansel est doté d’un refroidissement liquide, gage de performances constantes.


1988 - Compétition en bref...

John Van de Berk est champion du monde pour la deuxième fois :

En mondial de motocross, après avoir remporté le titre 125 en 1987, John Van de Berk s’assure le sacre en 250, et succède de façon magistrale, avec deux ans de décalage, à Jacky Vimond.

Jacky "miraculé" Vimond est 5e en GP 500 de cross et vainqueur du championnat de France Open :

Jacky Vimond, le grand absent du championnat de motocross 1987, termine 5e en catégorie 500. Un retour effectué, grâce à la volonté et la ténacité exceptionnelles du champion du monde 1986. Jacky ne renouera malheureusement jamais avec un titre mondial, dont pourtant il pouvait justement rêver après ses saisons magnifiques stoppées par cet accident que nous avons déjà évoqué. Jacky Vimond reste pour le cross français un super pilote et un exemple qui mérite un immense respect.

Jean-Michel Bayle devance Yves Demaria en catégorie 125 :

Jean-Michel Bayle remporte le championnat 125 français de motocross, au nez de Yves Demaria "The Fly".


YAMAHA BW’S 50

Le BW’S traverse les époques et les modes comme peu de scooters, voire mieux, puisqu’il crée la mode et que celle-ci dure encore aujourd’hui. Léger avec 72 kg, le BW’S est aussi le plus populaire des "grosses roues". Chef de file incontesté d’une génération de scooters qui a repris son style sans jamais l’égaler, le BW’S est un symbole de liberté indéniable pour les jeunes.

Depuis sa naissance en 1986 au Japon, le BW’S a su se moderniser, nouvelle turbine de refroidissement une année, nouveau frein avant à disque une autre... Tout en gardant la ligne qui a fait son succès et ses "grosses roues" si enviées.

Tous les jeunes qui désirent un scooter mythique, intemporel, adorent le BW’s. Et rouler avec un BW’S, c’est afficher son goût pour la différence, pour l’authenticité.


YAMAHA TDR250

Lors de sa présentation, la TDR, chère au cœur de JCO, son père spirituel, crée une mini-révolution avec son concept de moto supermotard motorisée par le bicylindre à refroidissement liquide de la TZR250 qui développe la bagatelle de 44 chevaux à 10 000 tr/min. Cette puissance permet à la TDR, "poids plume" de 159 kg avec les pleins, d’atteindre près de 200 km/h compteur en vitesse de pointe. Du jamais vu pour une 250 "trail". La TDR eut aussi sa coupe, "La TDR Fun Cup", avec des épreuves type supermotard. Un bicylindre à "eau" de 44 chevaux dans une partie-cycle efficace et un poids plume de 159 kg font un coktail détonnant baptisé TDR250.


1988 en bref... en bref...

- Thierry Charbonnier est sacré champion d’Europe d’enduro avec une TT350.
- Van de Berk termine quatrième du Touquet.
- Première année complète de compétition pour Stéphane Peterhansel chez Yamaha.
- Stéphane Perterhansel, embauché comme pilote par Yamaha depuis octobre 1987, gagne le Supermotard de Montlhéry et le Trèfle Lozérien.
- Stéphane est vice-champion de France d’enduro, derrière Morales et devant le regretté Gilles Lalay.
- Perterhansel est aussi, histoire de montrer son éclectisme, vice-champion de France de Supermotard, derrière Laurent Pidoux sur HVA.
- Vimond termine deuxième du motocross des Nations, une course par équipes, avec Kervella et Jean-Michel Bayle, le champion de France 125.
- Thierry Girard est champion du monde par équipes au trial des nations avec sa TY Yamaha.


YAMAHA DT125R

La DT125R est propulsée par un monocylindre deux-temps avec refroidissement liquide doté de l’YPVS et de l’YEIS.

La nouvelle 125 Yamaha est aussi bien pourvue côté partie-cycle, avec par exemple une suspension monocross dérivée de celle de l’YZ, et avec un frein avant et arrière à disque. D’un poids de 110 kilogrammes, la DT125R fait partie des 125 trails très prisés en cette fin de décennie.


Une "Supermotard" pour gagner

Réalisée sur une base de TT600, cette machine spécifiquement conçue pour les épreuves de supermotard.

Pour ce genre d’épreuve, qui se déroule sur une piste mixte terre/bitume, la TT600 voit son moteur passer d’une cylindrée de 600 à 680 cm³, afin d’améliorer sa puissance et son couple.

Au niveau des suspensions, elle conserve à l’arrière le système monocross qui équipe les TT600 ; en revanche, pour l’avant, elle adopte une fourche de 490 YZ qui possède une meilleure rigidité.

Elle est pilotée par Stéphane Peterhansel, qui est vice-champion de France de la discipline en 1988.


Paris - Dakar 88 : dramatique chute d’André Malherbe

C’est un team Sonauto Yamaha des plus forts qui est au départ de cette 10e édition du Paris-Dakar, avec les pilotes expérimentés que sont Jean-Claude Olivier et Thierry Charbonnier, le talentueux crossman - multiple champion du monde - André Malherbe, et le jeune et déjà doué Stéphane Peterhansel.

Paris-Alger-Dakar 1988

- Kilométrage total : 12 874 km dont 6 605 km de spéciales.
- Concurrents départ : 603.
- Concurrents à Dakar : 121 dont 34 motos.
- Pays traversés : France, Algérie, Niger, Mali, Mauritanie, Sénégal.

Palmarès Yamaha
Paris - Alger - Dakar 1988

- 2e Franco Picco TT600
- 4e Carlos Mas YZE750
- 7e Jean-Claude Olivier YZE750
- 11e Fernand Gil XT650
- 13e Bernard Pascual Proto Yam

Le 5 janvier au soir, les pilotes Sonauto Yamaha sont bien classés, entre la 6e et la 15e places, au général. Le lendemain, André Malherbe 9e - une excellente performance pour un premier Dakar - part de Borj Omar Driss pour rallier Tamanrasset, en compagnie de JCO. Les deux hommes s’égarent hors piste, s’en rendent compte... Cherchent la bonne piste... La retrouvent... Et sont soulagés.

André met un peu de gaz mais, piégé par des vaguelettes de sable, chute. La vitesse lors de sa chute n’est pas très élevée, mais André est dramatiquement touché (il restera tétraplégique).

JCO reste avec Malherbe en attendant les secours, pour qu’il soit évacué par hélicoptère vers l’hôpital puis rapatrié sanitaire sur Paris. La carrière d’un formidable champion vient d’être stoppée. JCO, profondément marqué, a envie d’abandonner. Dégoût, tristesse, rage, sentiment d’injustice s’entremêlent dans son esprit, mais pendant cette heure et demie passée à côté de Malherbe, il lui a fait une promesse, à sa demande, celle de continuer la course et d’aller jusqu’à Dakar, pour lui, pour le sport... "The show must go on", et JCO continue.

Étape après étape, spéciale après spéciale, il gagne des places, même si le coeur n’y est pas. En digne compétiteur et pour honorer sa parole, JCO roule, attaque et se fait, deux jours avant la fin du rallye, à son tour piéger : poignet cassé. JCO continue cependant, malgré cette blessure, pour respecter sa parole et parvient à Dakar à la septième place du général.

Sur ce classement brillant, mais au goût amer, premier pilote du team, JCO décide de se consacrer encore plus au développement de Sonauto Yamaha, et de ne plus participer au Paris-Dakar... Afin de respecter une nouvelle promesse, mais cette fois faite à son épouse.

Trois titres mondiaux et trois titres de vice-champion en motocross 500 pour le Belge André Malherbe, à gauche lors d’un test effectué avec JCO.

Le début de l’histoire avec yamaha et le team sonauto.

Lors de la remise des prix du Superbiker, André Malherbe vient trouver JCO et lui fait part de son envie de participer au Paris-Dakar dans le team Français. JCO propose à André de faire un test en Algérie. Sur la piste qui même à El Golea, JCO demande à Malherbe de passer devant et de suivre le road-book préparé pour cette étape test.

Malherbe a quelques problèmes de navigation et JCO est plus que septique en fin de matinée. L’après midi se passe heureusement un peu mieux, jusqu’à la rupture de la suspension arrière de la moto d’André. la moto est "cachée" derrière une dune et c’est à deux sur la moto de JCO que Tamanraset est rejoint. Retour sur les lieux de la casse avec un véhicule pour récupérer la moto de Malherbe... Mais la moto a disparu... Sûrement empruntée par un supporter local de Yamaha.

Un champion d’exception André Malherbe

Le 6 janvier 1988, lors de l’étape Borj Omar Driss au kilomètre 98, vers 10 heures du matin, la carrière d’un champion d’exception est stoppée net par une chute qui laisse André Malherbe paralysé. JCO et Malherbe se sont perdus au départ de cette étape et retrouvent enfin la piste... Un soleil éblouissant... Des vagues de sable et c’est le drame.

Palmarès d’André Malherbe en coupe FIM et championnat du monde de motocross

- 1974 1er Coupe 125 FIM
- 1975 1er Coupe 125 FIM
- 1977 3e du championnat 250
- 1978 Vice-champion 250
- 1979 3e du championnat 500
- 1980 Champion du monde 500
- 1981 Champion du monde 500
- 1983 Vice-champion 500
- 1984 Champion du monde 500
- 1985 Vice-champion 500
- 1986 Vice-champion 500

Même si André Malherbe a réalisé les plus belles performances de sa carrière et glané ses titres de champion du monde avec des motos d’autres marques, il est impensable de ne pas évoquer la carrière exceptionnelle de cet immense champion qui aurait pu devenir un des meilleurs pilotes en rallyes-raids avec Yamaha.

André Malherbe est né le 21 mars 1956 à Ben-Ahin. Fils d’un concessionnaire moto, il se retrouve rapidement, vers cinq ou six ans, installé au guidon d’une mini machine. Puis dans sa douzième année, c’est au guidon d’un 50 Zundäpp qu’il remporte ses premières victoires. Champion de Belgique junior à quinze ans, André Malherbe a pour objectif, l’année suivante, d’obtenir le titre en Coupe 125 FIM... Mais les instances belges décident qu’il faut avoir dix-huit ans pour piloter une moto... Malherbe "s’exile" en France et obtient le titre convoité en 1977. Les Belges ayant pris conscience de la stupidité de leur loi, l’abolissent. Malherbe rentre au pays et s’offre dans la foulée son deuxième titre en Coupe 125 FIM.

Lors de l’essai de la XTZ 750 Super Ténéré, Jean-Claude Olivier, en compagnie de Gilles Mallet, repasse sur le lieu de l’accident de janvier 1988 et retrouve des morceaux de la moto d’André Malherbe... Intense émotion !

André passe ensuite en catégorie 250 où il s’illustre bien entendu avec panache. Vice-champion de la catégorie 250, Malherbe s’attaque à la catégorie reine où il se classe troisième en 1979, avant de remporter le titre en 1980. De nouveau sacré en 1981, André Malherbe est vice-champion en 1983, avant de remonter en 1984 sur la plus haute marche du podium final.

Deux fois deuxième en 1985 et 1986, il prend une retraite non désirée en 1987, du fait du non-renouvellement de son contrat par Honda, pour cause de restriction budgétaire. Auteur de 27 victoires en GP et de 11 en coupe 125 FIM, André Malherbe est un immense champion et une figure incontournable du motocross mondial.


Champion du monde de vitesse GP500 : Eddie Lawson

Palmarès 88 de Eddie LAWSON en GP500

- 1er à Laguna Seca, Jerez, Imola, Salzburgring, Le Castellet, Anderstorp et Goiania ;
- 2e à Jarama, Assen, Spa et Brno ;
- 3e à Suzuka ;
- 4e au Nürburgring ;
- 6e à Donington ;
- 10e à Rijeka. Lawson suivi de Gardner, Sarron et Schwantz. Magique !

Palmarès 88 de Christian SARRON

- 2e à Rijeka et au Castellet ;
- 3e au Nürburgring, Assen, Donington et Anderstorp ;
- 4e à Jarama et Jerez ;
- 5e à Goiania ;
- 6e à Laguna Seca ;
- 8e à Suzuka.

Lawson est toujours aussi doué au guidon de sa Yamaha pendant la saison longue de quinze GP. Au cours de ceux-ci, Lawson ne commet aucune erreur et n’a pas non plus de soucis mécaniques. Il passe quinze fois la ligne dans les points et montre à ceux qui l’avaient battu sur son terrain l’année passée que le véritable métronome en GP c’est lui.

Gardner, Rainey, Sarron et Magee sont les autres animateurs de cette saison où "l’horloger" Lawson est une nouvelle fois champion du monde. La valeur sûre de la catégorie 500, c’est Eddie Lawson, et Honda s’offre ses services pour l’année suivante. Lawson en profite au passage pour faire monter les enchères. Car si Lawson est un excellent pilote, c’est aussi un homme d’affaires très doué.

Christian Sarron termine quatrième

En cette fin des années quatre-vingt, Sarron, qui en est à sa douzième année de compétition au plus haut niveau, retrouve de sa superbe en bataillant plus régulièrement pour la victoire. Victoire qu’il manque d’ailleurs de peu lors de la manche française sur le circuit du Castellet, où dans "Signe", sa science de la trajectoire fait toujours merveille. Et où justement, dans cette grande courbe négociée à environ 180 km/h, dont on ne voit pas la sortie en y entrant, Sarron passe à plusieurs reprises Lawson, dévoilant ainsi prématurément "l’avantage" qu’il possède dans cette portion du circuit. Lui ayant trop tôt montré le "bon chemin" Sarron ne peut malheureusement pas rééditer par la suite à cet endroit son attaque sur Eddie. Il s’incline pour 22 millièmes de seconde devant l’Américain. Mais quelle course !

Durant cette saison, Sarron est récompensé aussi de son attaque légendaire et de son talent par trois autres podiums. Deux fois troisième (Allemagne et Hollande), il est le magnifique second de Gardner en Yougoslavie, après avoir effectué (une fois encore) une splendide remontée. Le futur Champion du Monde Lawson finit derrière lui. C’est encore du grand Sarron que l’on voit ce jour-là.

En fin d’année, Christian Sarron est quatrième de ce championnat, avec 149 points. Lawson en possède 252, Gardner le vice-champion 229 et Rainey le troisième 189.


Yamaha l’école de la course dans toutes les catégories

En fin d’année 1988 et au début de 1989, Yamaha fait de la pub pour la coupe TZR et le Trophée DTR, deux formules qui permettent aux jeunes pilotes de se faire connaître en vitesse et en tout-terrain.

Une autre formule de promotion, la TDR Fun Cup qui se court avec des Yamaha TDR250 est un excellent moyen de débuter en compétition. L’édition de 1988 a vu la victoire de Franck Baudon, récompensé par une place d’officiel dans le team Sonauto Yamaha, en Supermotard, pour la saison 1989.


Numéro 25 - PDF (4,4 Mo)

YAMAHA YZE 250 - 1988

Stéphane Peterhansel - ISDE 1988

BW’S 50

YAMAHA TDR 250 - 1988

YAMAHA TDR250 - 1988

YAMAHA TT Supermotard - 1988

Peterhansel, JCO et Charbonnier - 1988

Team Sonauto Yamaha - Paris/Dakar 88

Malherbe et JCO - Algérie 1988

JCO sur le lieu de l’accident de Malherbe

Lawson, Gardner, Sarron et Schwantz - 1988

YAMAHA 600 Ténéré - 1988

Affiche coupe TZR125 - 1988

Affiche trophée DTR - 1988
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