Pour la troisième année consécutive, le pilote officiel Yamaha Motor France Ipone, Marc Germain (WR250F) gagne la Rand’Auvergne. Le Grenoblois s’est imposé face à Fabien Planet et Emmanuel Albepart. Son coéquipier David Frétigné (Yamaha WR450F-Yamaha Motor France Ipone) se classe quatrième...
Haut rendez-vous de l’enduro français, la 16e édition de la Rand’Auvergne affichait une nouvelle fois complet avec ses 530 participants. Plantée dans le berceau historique de la discipline cette classique a offert un décor et un tracé remarquables. Au terme d’une lutte intense entre trois hommes, dans un remake du scénario 2005, Marc Germain (Yamaha WR250F-Yamaha Motor France Ipone) s’impose devant Fabien Planet et Emmanuel Albepart.
L’Auvergne, en sa qualité de région phare de l’enduro constitue un excellent baromètre après ses derniers mois quelque peu tourmentés pour le monde du tout-terrain. Les dirigeants du Moto Club Livradois se félicitent d’un retour à un climat beaucoup plus favorable. La bonne préparation des dossiers administratifs et l’anticipation auprès des autorités ont permis la bonne tenue et le parfait déroulement de l’épreuve.
Certes le cahier des charges nécessite plus de travail tant sur l’information, la sensibilisation et la concertation. Mais en démontrant une attitude responsable de la part des organisateurs et des pratiquants, et en faisant peser l’enjeu économique local, la pratique de la Moto Verte a repris des couleurs.
Côté sportif, la course fut très palpitante entre les leaders. Les acteurs majeurs de l’enduro tricolore étaient bel et bien présents. A l’exception de Sébastien Guillaume et quelques autres, les Germain, Planet, Albepart, Frétigné, Gauthier, Blanc, Samofal, Miquel, Klutz... ont insufflé un rythme très soutenu à la course. Si les épreuves classiques d’enduro étaient assimilées à des courses sans pression il y a encore peu de temps, le ton a nettement changé dans le peloton de tête où, si l’esprit « Classique » demeure, la lutte au chrono s’est nettement intensifiée. Toute faute ou écart de l’un ou l’autre des prétendants au podium se paye cash et ne se rattrape plus. Le jeu de la régularité n’a plus sa place et chaque spéciale est disputée à 110% pour la victoire.
La première des deux journées de l’épreuve en fut la parfaite démonstration. Dès le premier chrono disputé en plus de 8 minutes, six pilotes se distinguaient. Fabien Planet, Julien Gauthier, le jeune Romain Cadillac (Yamaha WR250F) , Marc Germain (Yamaha WR250F-Yamaha Motor France Ipone) , Emmanuel Albepart et David Frétigné (Yamaha WR450F-Yamaha Motor France Ipone) occupaient les premiers rangs et se tenant en seulement quatre secondes. Le reste du plateau étant relégué 10 secondes plus loin.
Dans le deuxième débat, Albepart répliquait devant Planet, Germain, Gauthier. Cadillac et Frétigné respectivement à 6 et 8 secondes perdaient malgré eux leur chance dans la course au podium. Germain s’imposait ensuite devant Albepart et Planet ex aequo au centième ! puis Gauthier. A ce moment précis Planet, Albepart et Gauthier puis Germain pouvaient jouer dans le tiercé gagnant.
Albepart remportait sa deuxième spéciale de la journée devant Germain, Frétigné et Planet. L’ultime secteur chrono du jour était remporté par Frétigné devant Planet, Metge et Germain. Gauthier très incisif faisait le forcing pour reprendre du terrain, mais il perdait toutes ses chances dans une glissade qui l’écartera à son tour d’un possible podium. Seuls restaient alors éligibles pour la victoire, Planet, Germain et Albepart dans un mouchoir de 3.36 secondes au terme des cinq secteurs chronométrés !
Dimanche, il s’agissait de déterminer l’ordre du tiercé final qui se présentait dans un scénario identique à celui de 2005. Planet en tête, poursuivi par Germain et Albepart.
Le premier secteur chronométré donna le ton et pénalisait Albepart dans sa course à la victoire. Germain et Planet s’imposaient, distants de seulement 3 centièmes après 8mn24 de sprint, et reléguaient Frétigné, Albepart et Gauthier à 10 secondes. Dans pareille situation, Emmanuel Albepart n’avait d’autre issue que de prendre tous les risques pour espérer recoller ses deux adversaires. Il s’y attela dans le secteur chronométré suivant et repris près de 4 secondes sur Planet. Il était imité par son coéquipier Julien Gauthier à seulement 38 centièmes. Germain sortait la grosse attaque et à ce moment précis, prenait la tête de la course pour 5.08 secondes sur Planet.
Dans la 3e spéciale du jour, Germain ré-éditait sa performance et portait alors son avance à 9.27 secondes sur Planet. Ce dernier se voyait menacé par Albepart qui réalisait le 2e temps et lui reprenait une seconde et demi supplémentaire. Gauthier, toujours très en verve, accomplissait le 3e temps à seulement 45 centièmes. C’est alors qu’une invitée surprise rentra en scène : la pluie. Un orage violent s’abattu sur toute la région durant plus de heures et entraîna l’annulation de la 4e spéciale. Le 5e et dernier secteur chronométré sous forme de motocross avec départ en ligne, hors mis d’accentuer les écarts sur une piste rendue très glissante, ne vint plus rien bouleverser dans le classement.
Final sur goût d’inachevé dans l’élan de cette course passionnante, il officialisa la victoire de Marc Germain devant Fabien Planet et Emmanuel Albepart. Les quatrièmes et cinquièmes places revenaient à David Frétigné et Julien Gauthier.
La caravane de l’enduro Français se retrouvera dès le week-end prochain à Nogent (52) pour la 3e épreuve du championnat de France d’enduro. C’est aussi à cette occasion que le sélectionneur national, Fred Weil officialisera la pré-sélection de l’Equipe de France qui disputera les Championnats du Monde par équipe en Nouvelle-Zélande.
« Tout d’abord, cette édition a été exceptionnelle pour moi, au niveau du tracé ! », commente David Frétigné. « Les chemins étaient variés, et les Spéciales superbes et longues, comme je les aime !
Dès le début de la course, une belle bagarre s’est mise en place entre Marco, Manu, Fabien et moi. Manu étant tombé lors de la 1er SP du 2e jour où il perd 13 secondes sur les leaders, il se fait distancer et donc se retrouve loin de cette bagarre. Pour Marco, il a eu du mal a se mettre dans la course, surtout avec un Fabien omniprésent, qui maintenait un pressing constant. Le 2e jour, Marco a repris les rênes et c’est imposé au final.
Pour moi, malgré ma 4e place, je suis confiant. Une chute le premier jour dans un dévers, avec des difficultés pour redémarrer la moto m’ont fait perdre 15 secondes, ainsi que les espoirs de victoires.
Cependant, tout va bien, je suis en grande forme, j’ai le niveau pour me battre en tête et ma remontée lors du cross final en témoigne. Il me manque juste un peu de réussite et un peu de fougue comme les jeunes. A confirmer ce week-end au Championnat de France à Nogent (52). »
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Sur info de Thierry Fouchet (Orgacom)