David Frétigné (Yamaha WR450F-HFP-Fret Motorsport-Yamaha Racing Ipone) reprend 4 minutes 33 au leader de l’épreuve Marc Coma dans la 5e étape reliant Neuquen à San Rafael en Argentine. Le pilote Yamaha termine l’épreuve 6e à 11 minutes 12 du vainqueur du jour, l’Américain Jonah Street, révélation du 31e Dakar…
La 5e étape, courue entre Neuquen et San Rafael, a une nouvelle fois été une affaire de pneumatiques entre les ténors de la course moto. Marc Coma et Cyril Despres ont tout deux dû s’arrêter pour changer de chambre à air. Un souci que n’a pas connu l’Américain Jonah Street qui signe sa toute première victoire de spéciale. En auto, le mano a mano entre Nasser Saleh Al Attiyah (BMW) et Carlos Sainz (VW) a tourné à l’avantage du premier, nouveau leader du classement autos.
Le vent semblait avoir très légèrement tourné sur la course moto de ce Dakar 2009. Epargné par les soucis de pneumatique, Marc Coma, vainqueur de l’édition 2006 a été victime d’une crevaison au kilomètre 45 le contraignant à s’arrêter 20 bonnes minutes. Commençait alors une course poursuite. Une aubaine pour Cyril Despres… jusqu’après le premier CP (km 230) où le Français reprenait 15 minutes à son rival espagnol. Mais la malédiction des chambres à air allait à nouveau s’abattre sur le tenant du titre. Contraint à son tour à un pit stop de fortune, Despres perdait son avantage. Pire. il avait perdu 7 minutes supplémentaire au CP suivant (km 422) sur Coma.
Parti troisième tôt le matin, Jonah Street a une nouvelle fois fait preuve d’une régularité à toute épreuve A quatre reprises dans les 10 premiers depuis le départ de ce Dakar, l’Américain a su à la fois préserver ses pneus et rester dans le rythme des meilleurs. Négociant mieux les premiers cordons de dunes dans le final, Street devançait finalement Frans Verhoeven de 5 minutes 53 et Francisco Lopez de 7 minutes 34. Dans le mano a mano entre Despres et Coma, le premier reprenait une toute petite minute au Catalan.
Au général, Marc Coma, finalement 7e, perd du terrain, de 42 minutes la veille, il ne possède plus que 27 sur le surprenant Street. David Fretigné (Yamaha WR450F-HFP-Fret Motorsport-Yamaha Racing Ipone) troisième se rapproche à 39 minutes 09. Malgré trois chutes à quelques kilomètres de l’arrivée, le pilote Yamaha sauve une 6e place inespérée face à l’armada des grosses cylindrées autrichiennes. David Frétigné occupe la tête de la catégorie 450cm3 depuis le départ de Buenos Aires !
L’étape de David Frétigné
Tout le monde avait bien imprimé les paroles de David Castéra, directeur sportif du Dakar : « La 5e étape sera très difficile ! » Et, David Frétigné (Yamaha WR450F-HFP-Fret Motorsport-Yamaha Racing Ipone) le confirmait la ligne d’arrivée franchie : « Elle était très dure et je pèse mes mots. Je l’ai même trouvé un tantinet vicieuse au début avec du sable et planqué dedans, des gros cailloux. Ca me faisait sauter comme un cabri ! Alors, instantanément, j’ai décidé de me calmer sur les 150 kilomètres de ce tronçon et d’aviser pour la suite. »
L’Aveyronnais eut le nez creux ! Il continue son récit, comme si, il revivait chaque kilomètres de cette spéciale 5 longue de 506 km. « Chaleco Lopez m’a rattrapé aux environs du km 80, il m’a doublé comme un avion de chasse, j’ai été tenté de lui sucer la roue et finalement, j’ai considéré que je prenais un risque inutile. »
Après ce premier passage délicat, David Frétigné se retrouvait perché sur de hauts et grands plateaux, tel un aigle en plein effort. « Là, j’ai attaqué et pris un peu de risque. Le paysage était magnifique, j’ai profité d’une piste lisse pour me rincer les yeux. »
Mais, au briefing de la veille, David Castéra avait annoncé des dunes que David attendait avec impatience. « Elle m’a sauté à la figure, alors que je n’y croyais plus. En fait, cette grosse montagne jaune n’était pas évidente à franchir. Elles étaient pointues comme des crêtes et pour éviter de me vautrer dedans et de faire des « jumps », j’ai trouvé une astuce payante. »
Et puis, pour conclue sa dure journée, le pilote Yamaha tombait côte – côte avec le leader du rallye, Marc Coma pour couvrir ensemble les 25 derniers kilomètres. « Je me suis installé derrière lui, confiant de sa navigation… et nous nous sommes perdus ! Une fois l’erreur rectifiée, j’ai coupé à travers bois alors que Marc a opté pour une piste que j’aurais du emprunter aussi car, il est arrivé sur la ligne huit minutes avant moi. »
David Frétigné, 6e de la spéciale, 3e au général et leader des 450 continue de s’éclater : « J’ai la technique, il faut que je continue à peaufiner la navigation. »
Côté Quad, 2e victoire consécutive pour l’Espagnol Joan Manuel Gonzalez (Yamaha YFM700R) devant le Tchèque Josef Machacek (Yamaha YFM700R). Christophe Declerck (Yamaha YFM700R-Team Quad Aventures-Plaisance 3000-Yamaha Racing), victime d’une crevaison entre les deux CP, perd gros dans cette 5e étape. 4e à 1h30 à l’arrivée de San Rafael, le Dunkerquois laisse la tête de la course à Gonzalez et pointe à la 3e position avec un déficit de 58 minutes 37 !
Hommage : Disparition tragique de Pascal Terry
Depuis dimanche, ASO étaient à la recherche de Pascal Terry (Yamaha WR450F-HFP OFF ROAD Yamaha Racing MD Rallye Sport Maximum Granville). C’est dans la nuit qu’ils l’ont retrouvé, mort, sur le parcours de la 2e étape entre Santa Rosa et Puerto Madryn. Des investigations vont être menées pour déterminer les causes de sa mort.
« Le pilote se trouvait dans un endroit très difficile d’accès au milieu d’une végétation très dense à une quinzaine de mètres de sa moto. Il avait retiré son casque, et s’était abrité à l’ombre, disposant de nourriture et d’eau retrouvées près de lui », voilà comment les organisateurs du Dakar ont décrit la situation de Pascal Terry, au moment où les secours ont retrouvé son corps, inerte, sur le tracé de la 2e étape entre Santa Rosa et Puerto Madryn qui avait eu lieu dimanche.
Au km197, le pilote Yamaha du Team MD Rallye avait informé l’organisation à la mi-journée qu’il était tombé en panne d’essence mais qu’il en avait récupéré auprès d’un autre concurrent. Constatant qu’il n’avait pas bougé, l’organisation avait tenté de le joindre sur son système de liaison satellitaire à deux reprises en fin d’après-midi, sans obtenir de réponse.
Alors que l’organisation du rallye à Paris était prévenue en soirée du déclenchement de sa balise de détresse, l’organisation sur place n’était prévenue qu’en début de matinée lundi. Un véhicule puis la défense civile argentine ont alors tenté sans succès de retrouver le pilote. Toujours sans nouvelles du Normand mardi, une battue a été lancée par la gendarmerie locale. C’est au cours de la nuit que ce Français de 49 ans a été découvert. Pour le moment, les circonstances de sa mort ne sont pas encore connues. La police et la justice vont procéder aux investigations légales pour le découvrir.
Pascal Terry, 49 ans, participait à son premier Dakar. Fan depuis les grands débuts de l’épreuve, ce crossman rêvait depuis très longtemps de suivre les traces de Thierry Sabine. « La destination, ça a été un détonateur, une renaissance. Ca m’a fait plonger dans un rêve », expliquait-il avant de prendre le départ à Buenos Aires.
Le Dakar oui mais en binôme. Pour aller au bout, Pascal Terry s’était donc associé à son ami Pascal Gilbert (Yamaha WR450F-HFP OFF ROAD Yamaha Racing MD Rallye Sport Maximum Granville). « Rouler en binôme, ce n’est pas évident. Je cherche de bons rétros ». Sur le Dakar, les deux compères avaient choisi une bonne structure privée, celle de MD Rallye Sport, pour profiter au maximum du rallye.
Par Thierry Taze-Bernard/France 2
Mercredi 7 janvier : Etape 5 – Neuquen-San Rafael
Liaison : 173 km
Spéciale : 506 km
Liaison : 84 km
Total : 763 km
Moto
Classement de l’étape (à 20h, heure de Paris)
Classement provisoire (à 20h, heure de Paris)
Quad
Classement de l’étape
Classement provisoire
Demain jeudi 8 janvier : Etape 6 – San Rafael-Mendoza
Liaison : 76 km
Spéciale : 395 km
Liaison : 154 km
Total : 625 km
Le programme du jour est à nouveau chargé en franchissements, puisqu’en début de spéciale, il faudra rouler sur une soixantaine de kilomètres de dunes. Le tracé redevient roulant dans la deuxième partie, mais les concurrents pourraient bien être ralentis par un large gué, qu’il faudra négocier dans les règles de l’art pour éviter un bain prolongé. En arrivant à Mendoza, le rallye pénètre dans les contreforts du massif andin.
Sur info d’Emilie Poucan (Presse Dakar)