Après une journée de repos sur les bords de l’Océan Pacifique, une reprise en douceur a été programmée. Sur les pistes de moyenne montagne, les as devraient pouvoir prendre la parole. Les experts du placement de la trajectoire et du gros freinage ont un coup à jouer. Mais pour les leaders du rallye, il y a certainement plus à perdre qu’à gagner sur cette étape. A Vaparaiso, David Frétigné (Yamaha WR450F-HFP-Fret Motorsport-Yamaha Racing Ipone) n’a rien laissé au hasard pour se refaire une santé et profiter de ce temps de repos bien mérité pour prendre un bon bol d’air frais avant d’attaquer la dernière semaine...
Troisième au classement général moto en arrivant vendredi soir au Chili (derrière Coma et Steet sur leurs grosses autrichiennes), David Frétigné Frétigné (Yamaha WR450F-HFP-Fret Motorsport-Yamaha Racing Ipone) à la coupure du Dakar, ne souhaite pas tirer des conclusions mais plutôt regarder la semaine qui l’attend et si tout se passe comme il le mijote, le ramener à Buenos-Aires, ville de laquelle il s’est élancée deux semaines auparavant.
A Valparaiso au Chili, ville étape et de repos, l’Aveyronnais n’a pas dérogé de sa trajectoire, il reste totalement concentré sur l’épreuve. Il l’a suffisamment bien entamé pour ne rien perdre de sa construction calculée et tactique qui l’entraîne à l’heure de la relance en si bonne position.
C’est Franck Helbert (HFP Off Road-Yamaha Racing), son mentor et préparateur qui parle de ce « poulain » hors pair. « La Yamaha de David, comme celle de ses équipiers, a été revue et entièrement corrigée. Nous avons procédé à un ‘check-up’ total pour ne pas passer à côté de quelque chose d’aussi important. On peut sur un autre style de rallye court-circuiter une révision certainement pas sur le Dakar ! »
Pour suivre à la lettre le cahier des charges formulée avant cette journée de repos, la Yamaha de David Frétigné avait été démontée le vendredi soir pour mieux appréhender son remontage samedi. « Les heures de travail ne nous font pas peur », poursuit Franck Helbert. « Nous avons démarré la journée à 7h30 pour la terminer à pas d’heure cette nuit ! Deux heures de sommeil par jour ne m’effraie pas, c’est ce que nous vivons depuis le départ. »
De sacrés bosseurs entourent David et ses acolytes du team. Mais, le « boss » juge son pilote de pointe avec admiration et respect : « Je pense n’avoir jamais vu David aussi préparé et aussi frais que sur ce Dakar. Il est bien. Je retrouve un David aussi fort qu’en enduro. Il est posé, inquiet mais sans pression. J’ai une très bonne prémonition pour la deuxième semaine qui nous attend. En plus, David me satisfait de voir une 450cm3 en si bonne place et du boulot que nous faisons. Le résultat parle de lui même. »
De son côté David a bien rempli sa journée, entre petit-déjeuner et déjeuner et bien évidemment grosse sieste, elle s’imposait tout naturellement même si le pilote conserve une fraîcheur incroyable après sept étapes disputées et la sélectivité qu’elles ont représentée. Dimanche, 8e étape entre Valparaiso et La Serena toujours au Chili, du corsé encore avec un secteur sélectif de 294 km entrecoupé de deux liaisons respectives de 245 km et 113 km.
Cette 8e étape très roulante du Dakar avait tout d’un dernier échauffement avant les grosses dunes du Chili. Cyril Despres s’est montré le plus rapide en route vers La Serena et continue sa remontée au général. Le Français grimpe sur le podium mais reste à plus d’une heure et demi du leader Marc Coma.
Après une journée de repos bien méritée sur les bords du Pacifique, les motards se sont élancés pour une reprise en douceur avant le triptyque de l’Atacama, véritable temps fort de ce Dakar 2009. Au programme du jour : 294 kilomètres sur des pistes roulantes et sinueuses.
Parti en tête pour cette première spéciale sur sa terre natale, le Chilien Francisco Lopez savait qu’il serait difficile de « claquer » une nouvelle victoire. Le pilote Vectra allait être rejoint d’abord par Marc Coma puis par Cyril Despres qui en profitait pour signer le meilleur temps au CP1 (km 180). Les trois ont ensuite fait route commune jusqu’à l’arrivée à La Serena, toujours en bord de mer, creusant un sérieux trou sur leurs premiers poursuivants. C’est donc tout naturellement que Despres s’emparait de sa deuxième victoire de spéciale sur ce Dakar après son succès glané à Mendoza. Le Français devance Marc Coma de 1 minute 49, toujours ça de pris et 2 minutes 56 sur Lopez.
Cette 18e victoire de Despres sur le Dakar lui permet de se hisser au troisième rang du classement général, profitant de la grosse contre performance de Jonah Street qui termine à 34 minutes du vainqueur et de celle moins douloureuse de Pal Anders Ullevalseter. Le tenant du titre reste tout de même à 1h33 de Coma. Si ce n’est ces quelques minutes de perdus sur Despres, le Catalan réalise à nouveau une excellente opération puisqu’il augmente son avance sur son plus proche rival : David Frétigné (Yamaha WR450F-HFP-Fret Motorsport-Yamaha Racing Ipone), 6e du jour et quelque peu à la peine sur sa 450cm3 est à présent pointé à 1h06. Le pilote Yamaha conserve sa place de leader de la catégorie mais grimpe à la 2e place à 1h06 du leader espagnol.
Autre bonne surprise, celle d’Alain Duclos, le porteur d’eau de Despres, 4e de l’étape devant David Casteu, 8e. Mickaël Pisano (Yamaha WR450F-HFP Off Road-Yamaha Racing-LM Sens) termine 14e devant Etienne Lormand (Yamaha WR450F-HFP Off Road-Yamaha Racing), Michel Marchini (Yamaha WR450F-HFP-Audemar Toulon-Yamaha Racing) et David Barrot (Yamaha WR450F-HFP Off Road-Fret Motorsport-Yamaha Racing-Power Bike Narbonne), 18e, 19e et 20e.
David Frétigné « Ma moins bonne journée à moto ! »
C’est reparti pour la deuxième semaine de Valparaiso à Buenos-Aires, un voyage de plus 4 500 km à parcourir avant le verdict final samedi prochain. Mais ce soir à La Serena, David Frétigné (Yamaha WR450F-HFP-Fret Motorsport-Yamaha Racing Ipone) occupe la deuxième place du général. Comparativement au leader Marc Coma, la distance excentrique qui les sépare, il ne tentera pas de la combler. Par contre, après lui, en troisième position et à moins de 30 minutes, la bombe Cyril Despres est aux aguets !
Mais « Fretos » ne jouera pas à qui gagne-perd. Il serait d’ailleurs logique selon l’Aveyronnais que Despres soit devant lui et non pas dans un rôle de chasseur. Toujours est-il qu’aujourd’hui, pour une reprise toute en douceur selon David Castera, le directeur sportif de l’épreuve, la chute fut inévitable. « Sans gravité mais elle rappelle à l’ordre » reconnaît le pilote de la Yamaha #12. « Je pensais être mieux en début de spéciale, finalement ce ne fut pas le cas. Le sol était très glissant, la moto se mettait constamment en équerre sur les freinages et les accélérations. En voulant continuellement effectuer un demi-tour, j’ai pris un petit volume. J’ai voulu ensuite attaquer et je me suis perdu après le CP1 sur trois voire quatre kilomètres, un égarement qui me coûte la perte d’une dizaine de minutes. »
Sur la fin du parcours, le pilote Yamaha Racing s’est concentré de nouveau « car la navigation n’est pas encore mon fort. Mais, en raison de ma position inespérée ce soir, je suis prêt si Marc (Coma) rencontre un quelconque problème. Le fait que Cyril Despres soit derrière, ne me regarde pas. Ce n’est pas une menace directe. Je continue et toujours sans pression. »
Sixième du secteur chronométré long de 294 km, deuxième au classement général après 8 étapes disputées. Que pouvait rêver de mieux le grand « Fretos » dans ce Dakar version Amérique du Sud ?
En Quad, 3e victoire d’étape aujourd’hui pour Josef Machacek (Yamaha YFM700R) devant l’Argentin Marcos Patronelli. Hubert Andrieu complète le podium. Au général, Machacek conserve l’avantage avec 2h30 d’avance sur Patronelli et 4h48 sur Rafal Sonik (Yamaha YFM700R). Olivier Pottier est le premier tricolore et occupe la 5e place à 9h36 !
Christophe Declerck (YFM700R) quitte le rallye la tête haute !
Le premier Dakar de Christophe Declerck (Yamaha YFM700R-Team Quad Aventures-Plaisance 3000-Yamaha Racing) s’est terminé vendredi dans la 7e étape au km 43 et après 5 000 kms tout juste parcourus.
« Je ne pouvais pas vous écrire avant car je n’ai pu rejoindre le bivouac de Valparaiso avant samedi soir », commente le Dunkerquois. « Après avoir attendu 5 heures dans le désert et en avoir passé 28 dans le camion balais.
Pourtant le départ de la spéciale avait bien commencé. Une piste sablonneuse comme je les aime et j’avais à cœur de reprendre un peu de temps perdu les jours précédents avec tous les problèmes. Le destin en a choisi autrement et à la réception d’un saut le support de ma fusée de roue avant gauche s’est cassé provoquant une chute avec plusieurs tonneaux. Heureusement la chute fut sans gravité pour moi mais pas pour le quad avec l‘avant complètement arraché. Impossible de réparer en plein milieu du désert, j’ai donc été contraint à l’abandon et au camion balais...
C’est donc avec tristesse et amertume que je quitte la course en relativisant sur le fait que je sois sain et sauf après la chute très impressionnante.
C’était mon premier Dakar. J’étais venu pour apprendre et observer. J’ai pris conscience que le Dakar n’est pas un rallye raid comme les autres. Il éprouve homme et machine. J’ai néanmoins la satisfaction de savoir que physiquement je peux le faire et que mon Yamaha YFM700R est la bonne machine pour le faire. La preuve étant que j’ai pu remporter deux spéciales en début de rallye... Tout n’est donc que partie remise et je remercie toutes les personnes pour leur soutient ».
Dimanche 11 janvier : Etape 8 – Valparaiso-La Serena (Chili)
Liaison : 245 km
Spéciale : 294 km
Liaison : 113 km
Total : 652 km
Moto
Classement de l’étape (à 18h, heure de Paris)
Classement provisoire (à 18h, heure de Paris)
Quad
Classement de l’étape (à 18h, heure de Paris)
Classement provisoire (à 18h, heure de Paris)
Demain lundi 12 janvier : La Serena-Copiapo (Chili)
Liaison : 88 km
Spéciale : 449 km
Total : 537 km
Nous sommes dans le premier acte d’une trilogie décisive. La réputation du désert de l’Atacama, présenté comme le plus aride du monde, pourra être éprouvée par les concurrents. Ceux qui espèrent y trouver beaucoup de dunes seront comblés. Mais ils seront aussi généreusement servis en cailloux. Cette étape porte la signature du Dakar 2009, avec des changements de terrains nombreux. Le positionnement des difficultés, avec de longues portions de dunes dans le final, imposera aux pilotes de garder leurs forces. Il faudra à la fois faire preuve de polyvalence et d’un sens aigüe de la gestion de l’effort.
Sur info d’Emilie Poucan (Presse Dakar)