David Frétigné (Yamaha WR450F-HFP-Fret Motorsport-Yamaha Racing Ipone) s’offre son premier podium sur un Dakar, la victoire en catégorie 450cm3 et marque le retour de Yamaha sur un podium, 10 ans après la dernière victoire de Stéphane Peterhansel (1998) et ses 6 succès (record absolu). Premier succès pour la WR450F mais aussi pour le YFM700R. Sur son quad, Josef Machacek remporte une fantastique victoire. La première sur un Dakar pour le pilote tchèque et pour le fabuleux 700R…
791 km au menu de la 14e étape, dont 227 chronométrés. Pour la dernière spéciale, les concurrents pourront se faire plaisir avec un parcours rapide, tracé dans la plaine entre les champs de cultures. En tête de course toutefois, la prudence sera évidemment de mise car si les leaders n’auront pas grand-chose à craindre à la régulière sur cette dernière étape, ils pourront en revanche encore tout y perdre.
276 équipages – 129 motos et quads, 92 autos et 55 camions – ont été autorisés à prendre le départ de la 14e et dernière étape. Le nombre total des abandons officiels a lui été porté à 223, soit 100 motos, 85 autos, 12 quads et 26 camions. Côté course, le motard français Cyril Despres, vainqueur de la 13e spéciale hier, a donné le coup d’envoi de cette ultime spéciale de ce 31e Dakar à 10h50, comme prévu, suivi 2 minutes plus tard du leader du général, l’Espagnol Marc Coma.
Les habitués du Dakar en Afrique gardaient sans doute en tête la dernière spéciale « pour le plaisir » du Lac Rose. Celle disputée dans la Province de Santa Fé en direction de Rosario, ville natale d’un certain Ernesto Guevara, était bien plus qu’une formalité. Dans la course motos, Marc Coma a offert un troisième sacre à l’Espagne, son deuxième personnel. L’ultime spéciale du Dakar 2009 revient au Portugais Helder Rodrigues.
En autos Giniel De Villiers (VW) accède enfin à l’honneur suprême, après avoir subi pendant plusieurs années la domination des Mitsubishi. Pour la 31e édition, c’est Volkswagen qui a trouvé la formule payante : le Race Touareg devient le premier diesel à s’imposer dans l’épreuve phare du rallye raid, avec la satisfaction de placer le véhicule de Mark Miller en deuxième position. Le Sud-Africain conclut sa boucle victorieuse avec la manière, en signant une fois encore le meilleur temps de la spéciale. Robby Gordon et son Hummer complètent un podium 100% anglo-saxon.
227 kms de spéciale, c’est ce qui séparait Marc Coma d’un deuxième titre sur le Dakar. L’Espagnol n’a pas flanché sur les chemins techniques et rapides entre Cordoba et Buenos Aires. Trois ans après son premier triomphe au Sénégal, de l’autre côté de l’océan, le Catalan est devenu le premier vainqueur du Dakar en terre sud-américaine.
Parti juste derrière son principal poursuivant Cyril Despres, comme les deux jours précédents, le pilote Repsol a ménagé sa monture et surtout ses pneumatiques avant de franchir avec un discret sourire la ligne d’arrivée. Son adversaire au général et tenant du titre a continué à grappiller le temps perdu (plus d’une heure et demi) lors des 3 premières étapes qui se seront donc avérées décisives en vue de la victoire finale, faisant la course en tête et reprenant 2 minutes 25 au leader.
Mais la victoire d’étape allait se disputer entre deux pilotes en quête de la cinquième place au général : Helder Rodrigues et Pal Anders Ullevalseter séparés de seulement 44 secondes avant le départ. Le premier parvenait à CP1 (km 88) avec un avantage infime mais précieux de 3 secondes. L’avance du Portugais ne cessait dès lors d’augmenter sur un Norvégien au pneu arrière de plus en plus endommagé. Deux ans après s’être imposé à Nema en Mauritanie, Rodrigues remportait sa troisième spéciale sur le Dakar, devançant finalement Ullevalseter de 2 minutes 07 et Despres de 2 minutes 41. David Frétigné (Yamaha WR450F-HFP-Fret Motorsport-Yamaha Racing Ipone) termine l’étape à la 14e place.
Au classement général final, Marc Coma s’impose sur deux roues avec une confortable avance de 1h25. David Frétigné (Yamaha WR450F-HFP-Fret Motorsport-Yamaha Racing Ipone), sur sa petite Yamaha 450cm3, achève son rallye à une belle troisième place à 1h37. 7e en 2004 sur WR450F, puis 5e en 2005 toujours sur WR450F, l’Aveyronnais d’adoption touche du bout des doigts un vieux rêves : celui de terminer sur le podium du Dakar. Prochaine étape pour le pilote Yamaha : la victoire scratch !
« Un podium sur le Dakar, c’est très important pour un pilote et pour une marque », commente David Frétigné. « Avec le WR450F, j’ai fait quelque chose d’assez exceptionnel et je voulais être le premier à le mettre sur le podium. J’étais aussi le premier à y croire parce qu’avec un 450, tout le monde me disait que c’était impossible. Ce soir, je suis toute de même sur la 3e marche du podium, alors que j’ai pratiquement tenu tout le rallye à la 2e place. Je suis vraiment satisfait grâce à la fiabilité de ma Yamaha et je me suis aussi régalé. C’est ce que j’ai voulu associé cette année. La performance et me faire plaisir en pilotage. C’était un rallye dur mais honnêtement je m’attendais à beaucoup plus difficile. Donc, je m’étais bien préparé, ce qui fait que je me suis régalé pendant ces 15 jours de course ».
David Frétigné : 3e de son 5e Dakar !
David Frétigné (Yamaha WR450F-HFP-Fret Motorsport-Yamaha Racing Ipone) termine donc 3e de la 31e édition du Dakar et grimpe donc sur le podium en compagnie de Marc Coma, le vainqueur et de Cyril Despres (tous deux sur des 690cm3 autrichiennes). Cette 3e marche du podium vient récompenser sa ténacité, son volontarisme et son audace. Tout au long du parcours malgré le raccourcissement de certaines étapes et, l’annulation de l’une d’entre elles, l’Aveyronnais a tenu tête aux cadors de la discipline, sans faire de bruit.
Depuis que « Fretos » s’est engagé sur cette épreuve, d’année en année, son expérience a grandi, sa force s’est décuplée et sa machine progresse malgré son manque de puissance comparativement à ses adversaires. Battre des 690cm3 n’est pas donné à tout le monde, avec sa Yamaha WR450F force est de reconnaître qu’il a, non seulement surpris tout le monde mais aussi épaté.
« J’étais encerclé ce qui veut dire que je gênais pas mal de monde ! », humorise le pilote de la Yamaha n°12. « C’était effectivement tendu dans le bivouac, l’adversité et pas grand monde ne m’attendaient à cette place et encore moins quand je me suis emparé de la deuxième place. Sans mon problème de la 12e étape, j’aurai tenu ! »
L’histoire ne se refait pas et « Fretos » n’a rien lâché : « Ce qui est important », dit-il, « c’est que chaque jour nous avons tenu la distance en progressant, en couvrant de belles spéciales, dans la durée nous sommes restés compétitifs et c’est important pour atteindre le but fixé ». Sur ce type de course et sur le Dakar en particulier : « Il faut être régulier et jour après jour, grappiller non seulement des places mais aussi resté en osmose avec le chrono, le seul juge au quotidien. »
En navigation son maillon faible, David Frétigné a pris de la graine : « J’ai acquis un peu plus d’assurance. Je me suis aperçu que mes adversaires se perdaient aussi, ce qui m’a rassuré. Au départ, c’était ma hantise. J’ai compris leur façon d’agir, ils roulent très vite, se perdent car ils vont très vite et finalement on se retrouve ensemble et au même point ! Leur journée se décompose de façon différente de la mienne, à contrario, j’attaque du matin au soir. Franchement, je ne me suis pas trop mal débrouillé dans ce domaine et sur la fin du rallye, j’avais l’impression de mieux m’en sortir. »
Terminer sur le podium, David l’avait imaginé pas seulement dans ses rêves. « Tout le monde me disait mission impossible ! J’y ai cru dès le départ, connaissant mes capacités. Ma seule interrogation, je n’avais pas suffisamment de recul, ni de repères par rapport à mes adversaires car nous ne nous sommes pas affrontés de l’année. »
La conclusion du « grand » Frétigné est simple et sincère : « Je suis vraiment satisfait de la manière dont j’ai géré ce Dakar. J’ai couvert ma course sans m’occuper des autres, j’ai roulé sur mon feeling, mes connaissances non seulement physiques mais aussi mécaniques. Jamais je n’ai ressenti de la fatigue, pousser davantage me titiller, je regrette simplement de ne pas avoir vécu une étape dure digne de ce nom ! »
Et avant de savourer le repos mérité dans un hôtel de la Ville de Buenos Aires, avant de monter (ce dimanche) sur le podium final, David Frétigné tient à remercier « tous mes partenaires sans lesquels, je ne pourrai disputer le Dakar mais aussi la population qui nous a accompagné dans toutes les Villes. D’ailleurs, avant de rentrer ma Yamaha dans le parc fermé, on m’a remis une banderole sur laquelle est écrit : David Frétigné : excellent travail. Bravo ! »
Cette saison, David participera bien évidemment au Championnat de France d’Enduro avec Yamaha et la fantastique WR450F dont il est le pilote officiel. « Pour l’instant », ajoute t’il « aucun raid n’est prévu. L’idéal serait de disputer deux rallyes dans l’année pour mieux me préparer et travailler davantage la navigation. »
En tout cas, le bilan est sans appel : « Chapeau Monsieur Frétigné ! » .
En Quad, Jose Maria Pena (Yamaha YFM700R) s’impose pour la première fois sur le rallye devant Josef Machacek (Yamaha YFM700R) et Hubert Deltrieu. Comme à la parade, Machacek décroche la palme et remporte son premier Dakar avec 2h34 d’avance sur l’Argentin Marcos Patronelli et 7h42 sur le Polonais Rafal Sonik (Yamaha YFM700R). Premier français, Deltrieu décroche la 4e place à 11h13 du vainqueur.
samedi 17 janvier : Cordoba-Buenos Aires (Argentine)
Liaison : 224 km
Spéciale : 227 km
Liaison : 341 km
Total : 792 km
Moto
Classement de l’étape (à 16h, heure de Paris)
Classement final (à 16h, heure de Paris)
Quad
Classement de l’étape (à 16h, heure de Paris)
Classement final (à 16h, heure de Paris)
Sur info d’Emilie Poucan (Presse Dakar)