La troisième étape, marquée par les problèmes mécaniques de Marc Coma et de David Frétigné (Yamaha WR450F-Yamaha Racing France-HFP), ainsi que par l’abandon de Jordi Viladoms, est revenue à Cyril Despres, nouveau leader du classement général. Il a maintenant 10.03 minutes d’avance sur David Casteu. En autos, l’ancien pilote Yamaha Motor France, le motard Stéphane Peterhansel a remporté une 52e victoire de spéciale sur le Dakar et la 19e sur quatre roues.
Les premières dunes du Dakar 2010 ont donné à Cyril Despres l’opportunité de prendre les commandes du rallye, sur l’étape menant à Fiambala. Avant même de quitter l’Argentine, sur une étape relativement courte, les leaders de la course ont été confrontés aux aléas du sable. Sur 182 kilomètres, le Français a en effet creusé un écart de 10.40 minutes sur Helder Rodrigues (Yamaha WR450F), 2e de la spéciale. Le pilote portugais se repositionne ainsi comme un candidat légitime au Top 5, spécialement au rythme auquel peuvent se produire les contretemps. Après les problèmes d’essence de ‘Chaleco’, le faux abandon de Frans Verhoeven, qui a finalement repris place dans la course après plusieurs heures passées à changer son moteur, c’était aujourd’hui au tour de Marc Coma, tenant du titre, et de David Casteu, premier leader de la course, de connaître des déboires.
Le tenant du titre espagnol s’est en effet débattu avec sa machine. Il a certes commencé par signer le meilleur temps au CP1 (km 74), mais la progression vers la ligne d’arrivée a ensuite tourné au calvaire. Ses multiples arrêts pour calmer un moteur qui ‘ratatouille’ lui ont coûté 21 minutes de retard supplémentaires par rapport à Despres, nouveau leader du classement général. Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, Coma a également perdu son porteur d’eau de luxe sur cette 3e étape. Jordi Viladoms, qui fêtait ses 30 ans aujourd’hui, a lourdement chuté sur la spéciale. Transporté par hélicoptère au bivouac pour y recevoir des soins, le Catalan quitte la course sur un troisième abandon en quatre participations. David Casteu, vainqueur de la première étape, a lui aussi été contraint à des ralentissements. Pour ménager son moteur, d’abord. Puis pour prêter main forte à son rival et néanmoins ami Marc Coma. Une défaillance de batterie l’a alors temporairement empêché de redémarrer ! David Frétigné (Yamaha WR450F-Yamaha Racing France-HFP), également en difficulté sur la deuxième partie de l’étape, fait partie des prétendants qui rétrogradent : au terme de l’étape de Fiambala, son retard sur Despres se compte déjà en heures !
« La spéciale du jour ne m’a pas été bénéfique à cause de problèmes de court-circuit, dont l’origine ne semble pas venir du circuit électrique principal mais plutôt de l’Iritrak », commente David Frétigné. « Mes mécanos sont en train de déterminer la raison de ma mésaventure. Le parcours du jour était caractérisé par beaucoup de hors piste technique et du sable peu porteur car il était surchauffé par le soleil, malgré le vent fort qui soulevait beaucoup de poussière. Au CP1, j’étais en sixième position, montant en puissance progressivement. Malheureusement, mon moteur a coupé brutalement au km 84 et j’ai dû faire de la mécanique pendant 1h45, avec une chaleur étouffante, avant de pouvoir repartir. Je finis l’étape en 44e position et je me retrouve 21e au classement général. Mais la course a connu aujourd’hui de nombreux rebondissements et en connaîtra d’autres d’ici l’arrivée car la route est encore longue avec de longues spéciales à venir, où tout peut arriver. Je reste très motivé même si la situation ne m’est pas favorable. C’est cela le Dakar : tu ris un jour et tu pleures le lendemain ».
Chez Yamaha, la bonne opération vient de l’excellente étape d’Helder Rodrigues (Yamaha WR450F) qui termine à la seconde place derrière Cyril Despres. L’autre bonne nouvelle, c’est le retour en force d’Olivier Pain (Yamaha WR450F-Yamaha Moto Start-Yamaha Racing France-HFP). Le vainqueur de la Coupe du Monde 450 2009 des Rallyes Raids avait complètement raté sa 2e étape. Le voilà relancé grâce à sa 12e place du jour. Au provisoire, Rodrigues arrache la 3e place à 17.57 minutes derrière Despres et Casteu. 35e hier, Olivier Pain fait un bond à la 16e place avec cependant 1h16 de retard sur le leader.
#12 David Frétigné (Yamaha WR450F-Yamaha Racing France-HFP), 21e
#16 Olivier Pain (Yamaha WR450F-Yamaha Moto Start-Yamaha Racing France-HFP), 16e
#65 Joël Moro (Yamaha WR450F-HFP-Planète Yam-Yamaha Racing Ipone), 82e
#66 Etienne Lormand (Yamaha WR450F-HFP-Yamaha Power Bike-Yamaha Racing Ipone), 74e
#68 David Barrot (Yamaha WR450F-HFP-Yamaha Power Bike-Yamaha Racing Ipone), 71e
#99 Jean-Christophe Ménard (Yamaha WR450F-HFP-Yamaha Cognac Motos-Yamaha Racing Ipone), 94e
#132 Bertrand Besse (Yamaha WR450F-HFP-Yamaha Racing Ipone), 134e
En catégorie Quad, le vainqueur de la 2e spéciale hier, le Français Hubert Deltrieu a lourdement chuté ce matin au km 21 de la spéciale du jour. Immédiatement évacué sur le bivouac de Fiambala, évidemment contraint à l’abandon, il a tout de suite été pris en charge par les équipes médicales. Comme à Moto, un 3e vainqueur d’étape vient conclure la journée à Fiambala. L’Argentin Sebastian Halpern (Yamaha YFM700R) signé le meilleur temps provisoire, 2.08 minutes devant son compatriote Marcos Patronelli (Yamaha YFM700R) et 7.27 minutes devant Alejandro Patronelli (Yamaha YFM700R). Lot de consolation pour les deux frères Patronelli, ils occupent du coup les deux premières places du général, le cadet Marcos devançant son ainé Alejandro de 4.21 minutes.
Classement de l’étape Moto
(99 classés à 22h00)
Classement général provisoire Moto
(95 classés à 22h00)
Classement de l’étape Quad à 22h
Classement général provisoire Quad à 22h
Étape 4 – Fiambala > Copiano
Liaison : 394 km
Spéciale : 203 km
Liaison : 32 km
Total : 629 km
Bienvenue en Atacama
Les organisateurs ont pris soin de ménager les concurrents dans cette journée consacrée dans un premier temps au passage de la frontière. Après un départ extrêmement matinal, la traversée de la Cordillère des Andes se fera en liaison. À cette altitude parfois supérieure à 4 000 mètres, les frissons seront liés à la température autant qu’à la beauté des paysages. La redescente, côté Chili, conduira ensuite les pilotes et équipages vers une spéciale de désert absolu. La distance relativement courte de l’exercice permet encore d’effectuer les derniers réglages pour une configuration « sable » que les véhicules garderont pendant plusieurs jours.
Sur infos d’Emilie Poucan (ASO Presse)