David Casteu (Yamaha YZ450F Rallye-Team Casteu-Yamaha Racing France-Elf), au sommet du classement de l’étape du jour entre Arequipa (Pérou) et Arica (Chili), et Olivier Pain (Yamaha YZ450F Rallye-Yamaha Racing France-Yamalube) toujours aux commandes du général, ont confirmé l’excellente santé de la Yamaha YZ450F Rallye…
Les premières impressions étaient donc les bonnes. Depuis plusieurs semaines, les pilotes des différentes versions des YZ450F Rallye ne tarissent pas d’éloges sur les progrès réalisés durant l’année écoulée grâce à Franck Helbert de HFP Off-Road, le préparateur lavallois des Yamaha de Rallye-Raid. Dans la confrontation avec les KTM, Husqvarana et Honda, les motos bleues se sont rapidement montrées à leur aise. Surtout, Olivier Pain (Yamaha YZ450F Rallye-Yamaha Racing France-Yamalube) est allé chercher la tête du classement général hier, devant son coéquipier David Casteu (Yamaha YZ450F Rallye-Team Casteu-Yamaha Racing France-Elf). Les deux Français auraient profité d’un contexte de course favorable à un hold-up ? Que nenni ! Ce matin, le duo a affronté la situation avec aplomb, ouvrant la piste presque tout au long de cette spéciale plus roulante que les précédentes. La puissance de la Yamaha YZ450F Rallye a parlé, à l’avantage de David Casteu (Yamaha YZ450F Rallye-Team Casteu-Yamaha Racing France-Elf), qui ajoute à son compteur une 3e victoire sur le Dakar après Nouakchott en 2006 et Cordoba en 2010.
Olivier Pain (Yamaha YZ450F Rallye-Yamaha Racing France-Yamalube) et David Casteu (Yamaha YZ450F Rallye-Team Casteu-Yamaha Racing France-Elf) ont ainsi résisté à Cyril Despres, qui aurait pu profiter de sa position de départ pour tenter de reprendre aujourd’hui les commandes du rallye. Il n’y est pas parvenu. Surtout, la lutte pour le titre ne devrait plus concerner Joan Barreda, arrêté par des problèmes de pompe à essence durant une bonne partie de sa journée au km 98. Pour le moment, c’est donc un trio 100 % français qui domine la course, avec trois pilotes qui se tiennent en 6 minutes. Le match est lancé entre les écuries, puisque derrière les deux Yamaha YZ450F Rallye, ce sont les deux KTM de Despres et son porteur d’eau Ruben Faria qui sont en embuscade, suivies des deux HVA de Jordi Viladoms et Alessandro Botturi, qui prennent le relais de leur leader.
« La première étape que j’avais gagnée en 2010 est loin » , lance David Casteu. « Et je me disais toujours que gagner une spéciale c’est quand même fabuleux. Et puis, en plus, gagner en début de rallye quand il y a tous les pilotes, c’est vraiment top. En fin de Dakar on peut penser que les autres pilotes relâchent, gèrent leur course. Quand tu gagnes comme ça avec tous les pilotes qui ont le couteau entre les dents, c’est bien. Et puis, c’est sur une spéciale de 136 kilomètres, car aujourd’hui c’était un long sprint. Je suis super content. Je connais bien ma moto maintenant. Je prends beaucoup de plaisir. C’est une moto avec laquelle je me sens bien, j’avale les obstacles et je suis serein à son guidon. Je suis arrivé sur ce Dakar avec du recul. Pour profiter de chaque moment, de chaque instant. J’ai 38 ans et je vais prendre les jours les uns après les autres. J’ai envie de vraiment rouler et, là, je prends du plaisir… »
« Ce matin je ne savais pas vraiment comment ça allait se passer » , poursuit Olivier Pain, le leader de l’épreuve. « Je n’étais pas stressé mais ce que je ne voulais pas c’était partir à la faute pour ne pas qu’on dise ‘il s’est laissé prendre au jeu, il a voulu trop en faire’. Je suis parti dans un bon état d’esprit. Surtout je ne voulais pas tomber. J’ai fait une petite faute de nave dès le départ mais j’ai corrigé tout de suite. Je n’ai pas vu Joan (Barreda) arrêté au bord de la piste. Je ne sais pas s’il avait des problèmes ou s’il venait de se tromper. J’ai du ouvrir les ¾ de la journée. David (Casteu) est revenu un peu sur moi au milieu puis j’ai repris de la distance sur la fin. C’était une bonne spéciale, très dangereuse au début, avec un peu de navigation avant une grosse zone de cailloux. La fin était plus sinueuse dans un canyon avec de belles pistes et du fesh-fesh. C’était sympa à rouler. Je garde mon leadership. Deux jours de suite » .
En quad, la domination des Yamaha YFM700R s’étale depuis plusieurs années. C’est donc naturellement cette machine qu’a choisi Marcos Patronelli (Yamaha YFM700R-HFP-Yamaha Racing Team Argentina-Yamalube), auteur d’un sans-faute depuis la 2e étape. L’Argentin, vainqueur du rallye en 2010, gagne une 4e spéciale d’affilée, et voit de plus la concurrence s’étioler. Sebastian Husseini, qui était resté au contact jusque-là, a été arrêté sur un problème mécanique, devrait rendre plusieurs heures à Marcos Patronelli (Yamaha YFM700R-HFP-Yamaha Racing Team Argentina-Yamalube) à Arica. C’est maintenant le Chilien Ignacio Nicolás Casale (Yamaha YFM700R-Autogasco) qui devient le premier poursuivant du quadeur vedette du rallye… à 1h18 tout de même !
Côté tricolore, Laurent Duverney-Pret (Yamaha YFM700R-Team Al Desert), 9e de la spéciale du jour, grimpe de deux places (6e), alors que Camélia Liparoti (Yamaha YFM700R-CAT-Yamaha Europe), 17e à Arica (Chili), gagne également deux places (15e).
Dans la catégorie auto, la tendance observée depuis les derniers jours a été légèrement modifiée, avec un retrait net des buggys qui s’étaient mis en lumière jusque-là et parvenaient à faire jeu égal avec Stéphane Peterhansel. Cette fois-ci, sur les chemins sinueux de la spéciale relativement courte qui leur a été dessinée (172 km), c’est son coéquipier Nani Roma qui est venu signer le meilleur temps et remporter sa 6e spéciale en auto. Plus globalement, ce sont les 4x4 qui ont pris le dessus, puisque derrière Nani Roma, la Mini numéro 302 de Peterhansel ne cède que 1’23 minute. Si Robby Gordon avec son Hummer a réussi à s’intercaler sur le podium du jour, Giniel De Villiers et son Toyota Hilux pointent à 1’51 minute à l’arrivée, et Leonid Novitskiy place un 3e Mini dans le Top 5 ! Nasser Al attiyah, chargé d’ouvrir la piste, a cédé 6 minutes par rapport à Roma mais garde la 2e place du classement général, à 9’54 minutes.
« Ca a été court mais intense ! » , explique Stéphane Peterhansel. « On a rapidement rattrapé Chicherit qui nous a tranquillement laissé passer après quelques coups de sentinel... Super bien... Ensuite nous avons trouvé une piste sinueuse dans la montagne, un peu glissante mais très agréable du point de vue du pilotage. Et puis on a fini par cette fin de spéciale entre des monticules de sable ou de fesh-fesh, très tirant, où il fallait trouver le bon cap... Mais bon, j’avais aussi un bon lièvre avec Nasser devant, qui faisait une belle trace. En tout cas, une spéciale plaisante à rouler, mais s’il y avait par moment un peu de cailloux et donc on était sur la défensive, mais sinon le reste, super sympa à rouler... »
Classement Etape 5
Classement Général
Jeudi 10 janvier - Étape 6 : Arica-Calama (Liaison : 313 km, Spéciale : 454 km, total : 767 km)
Atacama, version longue
Pour la première spéciale disputée sur le territoire chilien, il s’agit d’un retour dans le désert d’Atacama : le sable et les dunes occupent les deux tiers de la distance. Mais le chrono sera déclenché sur deux portions distinctes, la dernière prévoyant des retrouvailles peut-être moins joyeuses… avec le fesh-fesh. Au total, la journée promet d’être très longue, à un stade où les organismes commencent à encaisser le manque de sommeil, surtout chez ceux qui ont connu quelques péripéties. En tête de course, une hiérarchie déjà crédible se dessine, les vrais prétendants au Top 10 sont connus.
Classement Yamaha