Si Olivier Pain (Yamaha YZ450F Rallye-Yamaha Racing France-Yamalube) a perdu de précieuses minutes dans le désert d’Atacama à cause d’une petite erreur de nav’, il reste solide leader du Dakar 2013 ce soir à Calama au Chili. 15e de la spéciale du jour, David Casteu (Yamaha YZ450F Rallye-Team Casteu-Yamaha Racing France-Elf), vainqueur la veille à Arica, concède sa 2e place au provisoire à Cyril Despres. Les trois hommes sont dans un mouchoir de poche (4’45 minutes) à deux jours de la mi course et de la journée de repos dimanche…
Le Dakar est bien arrivé au Chili ! Si les pilotes avaient déjà passé la veille la frontière depuis le Pérou pour atteindre le bivouac d’Arica, ils ont disputé leur première spéciale sur le territoire chilien. Voilà le genre de signal que reçoit toujours clairement l’idole du pays.
Meilleur performeur Yamaha du jour avec la 7e place du scratch, Frans Verhoeven (Yamaha YZ450F Rallye-Yamaha Netherlands Verhoeven) a repris du poil de la bête après ses déboires de la veille. Le pilote Yamaha Netherlands, dont la moto est préparée par la structure HFP-Yamaha Racing France, managée par Franck Helbert, et la structure coordonnée par José Leloir de Yamaha Motor France, occupe ce soir la 21e position en gagnant une place derrière l’Australien Rodney Faggotter (Yamaha YZ450F Rallye-HFP-Yamaha Australia),17e, et devant l’étonnant porteur d’eau d’Olivier Pain (Yamaha YZ450F Rallye-Yamaha Racing France-Yamalube), Michaël Metge (Yamaha YZ450F Rallye Yamaha Racing France-Yamalube). 20e de la spéciale, ce dernier signe un excellent début de rallye, son premier Dakar, dont il pointe 25e !
Sur ses terres, et sans même attendre le désert d’Atacama, ‘Chaleco’ survole la spéciale du jour et prend date en perspective de l’arrivée dans la capitale… dans une douzaine de jours ! En attendant, son bilan intermédiaire est déjà honorable, surtout pour un pilote qui n’avait plus de moto à la fermeture de la structure Bordone, à un mois du départ. Francisco Lopez a tout simplement remporté la moitié des spéciales disputées, et porte son total de victoires sur le Dakar à 9, dont 5 conquises à domicile. Aujourd’hui, c’est Paulo Gonçalves qui semblait en mesure de contrarier le maître de maison, après être passé en tête à tous les points de chronométrage intermédiaires. Mais le Portugais a connu des problèmes mécaniques qui l’ont privé des honneurs du jour.
‘Chaleco’, talonné aujourd’hui par Faria, Despres et le nouveau venu Kurt Caselli, progresse surtout de deux rangs dans la hiérarchie générale, et se retrouve en position de s’incruster dans le trio 100 % français qui domine toujours la course. L’ordre et les écarts ont été modifiés par l’étape de Calama, où Cyril Despres se retrouve maintenant à 2’22 minutes d’Olivier Pain (Yamaha YZ450F Rallye-Yamaha Racing France-Yamalube), tandis que David Casteu (Yamaha YZ450F Rallye-Team Casteu-Yamaha Racing France-Elf) descend d’une marche et pointe à 4’48 minutes. Le retard de Lopez sur Olivier Pain (Yamaha YZ450F Rallye-Yamaha Racing France-Yamalube) n’est que de 6’06 minutes.
« A part une petite erreur de nav’ au début de la spéciale, qui a dû me couter environ 3 minutes, j’ai réussi à rattraper Casteu et Pedrero à la fin des dunes et je suis passé devant » , lance Olivier Pain. « Ensuite j’ai ouvert en attaquant, mais sans prendre trop de risques quand même parce que c’était assez piégeux. Et puis, dans la 2e partie, je savais que Cyril aurait du mal à remonter avec la poussière, mais j’ai quand même encore roulé fort pour garder la tête du général. Donc plutôt une bonne journée, car j’en reprends un peu à Casteu et je ne perd pas trop face à Cyril, donc je reste en tête du Dakar pour la 3e journée de suite, c’est bien ! Mais je ne m’enflamme pas, on va continuer comme ça, au jour le jour ! »
« Je suis parti en tête, mais il y avait beaucoup de navigation » , raconte David Casteu. « Je suis resté devant mais j’ai fait une cabriole dans les dunes, dans le sable mou. Deux pilotes, Pedrero et Olivier Pain, m’ont alors doublé. Ensuite, la piste était très rapide, avec beaucoup de poussière, j’ai préféré assurer et préserver la moto, car je sais que demain (vendredi) il y a une étape marathon. Les autres sont restés dans ma roue, je suis arrivé en 2e position, mais avec tous les autres derrière. Il y a tellement de pilotes qui roulent vite dans la trace avec des motos qui marchent de mieux en mieux, que, dès que tu ouvres, tu es rattrapé, c’est un peu le nouveau Dakar » .
Probablement inspiré par son compatriote, Ignacio Nicolás Casale (Yamaha YFM700R-Autogasco) a lui aussi fait flotter le drapeau chilien sur Calama, en signant le meilleur temps des quads, devant… Marcos Patronelli (Yamaha YFM700R-HFP-Yamaha Racing Team Argentina-Yamalube). Après les problèmes connus par Sebastian Husseini hier, le jeune Chilien se rapproche avec les 6’36 minutes gagnées sur Marcos aujourd’hui, mais l’effort à fournir reste conséquent s’il veut réellement inquiéter le favori : la marge est toujours de 1h11.
« Aujourd’hui j’ai pu gagner l’étape » , explique le vainqueur du jour Ignacio Nicolás Casale. « C’est comme un rêve d’être devant des pilotes aussi forts que Marcos (Patronelli) ou Husseini qui sont très, très, bons. Cela prouve aussi que j’ai du rythme et que je peux très bien marcher. Ça me donne confiance pour continuer à attaquer et attaquer encore. Je ne peux pas dire combien je suis content. C’est la félicité totale. Maintenant je vais aller me reposer car l’étape a été très longue » .
Un autre triplé a été réalisé dans la catégorie auto, avec la victoire de Nasser Al Attiyah, qui navigue comme Chaleco à 50 % de réussite sur le Dakar 2013. Son buggy achève les 438 kilomètres au programme du jour avec le meilleur temps, et sans négliger la manière. Ainsi le Qatarien a mis une distance de plus de huit minutes entre lui et Stéphane Peterhansel au classement de la spéciale, et s’est surtout rapproché à seulement 1’18’’ du tenant du titre et toujours leader du classement général. L’écart est infime, surtout au regard du retard que prennent les autres poursuivants, touchés tour à tour par la déveine ou perdus par leur empressement.
« Premier plantage quand même aujourd’hui dans les dunes autour d’Iquique » , lance Stéphane Petrehansel. « Le sable était super mou. Nani en a profité pour nous passer, mais quelques kilomètres plus loin, on l’a vu poser dans un trou, preuve que c’était vraiment compliqué. Ensuite on a trouvé des pistes très roulantes, typées WRC, très sympa au volant ; et enfin du fesh-fesh pour finir avec beaucoup de poussière. Et comme en ouvrant on commençait à rattraper les motards et les quads, on a préféré ne pas prendre de risques et rester sage » .
Classement Etape 6
Classement Général
Vendredi 11 janvier - Étape 7 : Calama-Salta (Liaison : 586 km, Spéciale : 220 km, total : 806 km)
Plus haut, plus vite, plus fort
L’ascension de la Cordillère des Andes se fera au petit matin, emmenant en liaison et en convoi l’ensemble des pilotes et équipages jusqu’à un record d’altitude de 4 975 m, atteint au col le plus haut de toute l’Argentine. Sur la spéciale, l’aiguille de l’altimètre oscillera entre 3 400 m et 4 000 m, mais celle du compteur ne devrait descendre que très rarement en-dessous des 100 km/h, malgré les pertes de puissance qui toucheront tous les véhicules. Toujours côté chiffres, le thermomètre indique en cette saison et à l’altitude la plus élevée une température moyenne de 15 degrés. La plus grande difficulté tiendra en définitive à la gestion de l’effort pour les motards, qui seront accueillis dans un bivouac déporté pour la première partie de leur étape marathon.
Classement Yamaha