Le GP des Pays-Bas MotoGP a été marqué par la pluie. Disputé en deux courses, le TT Assen fut une véritable loterie. Pol Espargaro (Yamaha YZR-M1-Monter Yamaha Tech3) a signe une fantastique 4e place…
Il fallait être fin équilibriste pour rester sur ses roues dimanche à Assen. Circuit chargé d’histoire et seule piste à avoir figuré au calendrier des Grands Prix chaque année depuis la création du Championnat du Monde en 1949, le TT Circuit Assen a de nouveau été le théâtre d’un moment historique à l’occasion de la huitième manche de la saison 2016 et a couronné un nouveau vainqueur en MotoGP, Jack Miller (Estrella Galicia 0,0 Marc VDS).
Suite à ce que la Direction de Course ait interrompu la course initiale par drapeau rouge au bout de quatorze tours, en raison d’une trop grande quantité d’eau sur la piste, les pilotes ont dû regagner la pit-lane et se préparer à repartir pour un sprint de douze tours, à disputer sur piste mouillée. Absent de la grille, le Colombien Yonny Hernández (Aspar MotoGP Team) avait frôlé l’exploit en réalisant une surprenante échappée en solitaire dans la première épreuve, malheureusement interrompue par une chute dans le douzième tour, peu avant que la Direction de Course ne juge les conditions trop dangereuses pour continuer.
Huitième sur la grille pour la reprise, Miller a réalisé un superbe départ pour tout de suite rejoindre les pilotes de la première ligne, Andrea Dovizioso (Ducati Team), Valentino Rossi (Yamaha YZR-M1-Movistar Yamaha Factory Racing Yamalube) et Danilo Petrucci (Octo Pramac Yakhnich), qui étaient en tête avant le drapeau rouge. Dans des conditions particulièrement difficiles, les chutes se sont rapidement enchaînées, en commençant dès le premier tour avec celles de Dani Pedrosa puis de Cal Crutchlow (LCR), suivies le tour suivant par celles de Dovizioso, qui suivait Valentino Rossi (Yamaha YZR-M1-Movistar Yamaha Factory Racing Yamalube) en tête, et de Bradley Smith (Yamaha YZR-M1-Monter Yamaha Tech3).
Vainqueur de l’épreuve en 2015, Valentino Rossi (Yamaha YZR-M1-Movistar Yamaha Factory Racing Yamalube) a lui aussi fini par partir à la faute, dans le troisième tour, laissant la première position à Marc Márquez. Face à une excellente opportunité de creuser l’écart au Championnat puisque Valentino Rossi (Yamaha YZR-M1-Movistar Yamaha Factory Racing Yamalube) abandonnait et que Jorge Lorenzo (Yamaha YZR-M1-Movistar Yamaha Factory Racing Yamalube) évoluait en queue de peloton, Márquez n’a pas pris de risque et n’a pas forcé une fois qu’il s’est retrouvé derrière Miller, qui passé devant l’Espagnol dès le cinquième tour.
Le Vice-Champion du Monde Moto3 2014, arrivé en MotoGP en 2015, n’allait de toute façon laissé aucune chance à Márquez et a creusé l’écart pour s’offrir une sensationnelle première victoire en MotoGP et rejoindre Casey Stoner, Wayne Gardner ou encore Mick Doohan dans le prestigieux club des Australiens qui se sont imposés en catégorie reine. Il s’agissait en plus de la première victoire d’un pilote indépendant en catégorie reine depuis celle de Toni Elías au Portugal en 2006, la première de l’équipe de Marc van der Straten en MotoGP.
En s’assurant la seconde place alors que Valentino Rossi (Yamaha YZR-M1-Movistar Yamaha Factory Racing Yamalube) finissait sur un troisième résultat blanc en huit courses et que Jorge Lorenzo (Yamaha YZR-M1-Movistar Yamaha Factory Racing Yamalube) terminait dixième après avoir été en grande difficulté avant comme après le drapeau rouge, Márquez confortait son statut de leader du classement MotoGP 2016 avec désormais vingt-quatre points d’avance sur le Majorquin et quarante-deux sur Valentino Rossi (Yamaha YZR-M1-Movistar Yamaha Factory Racing Yamalube).
Présent dans le quatuor de tête avec Valentino Rossi (Yamaha YZR-M1-Movistar Yamaha Factory Racing Yamalube), Dovizioso et Petrucci avant le drapeau rouge, Scott Redding (Octo Pramac Racing) a manqué son deuxième départ mais est petit à petit revenu sur Pol Espargaro (Yamaha YZR-M1-Monter Yamaha Tech3) pour lui dérober la troisième place dans l’avant-dernier tour et s’offrir un deuxième podium en catégorie reine après sa troisième place à Misano en 2015. Dernier sur la grille initiale suite à la pénalité qui lui avait été imposée pour avoir percuté Jorge Lorenzo (Yamaha YZR-M1-Movistar Yamaha Factory Racing Yamalube) à Barcelone, Andrea Iannone a chuté juste avant le drapeau rouge alors qu’il était remonté à la cinquième place mais a pu prendre part à la seconde épreuve et a fini cinquième, huit secondes derrière Pol Espargaro (Yamaha YZR-M1-Monter Yamaha Tech3).
Héctor Barberá (Avintia Racing), Eugene Laverty (Aspar MotoGP), Stefan Bradl, Maverick Viñales, Jorge Lorenzo (Yamaha YZR-M1-Movistar Yamaha Factory Racing Yamalube), Tito Rabat (Estrella Galicia 0,0 Marc VDS), Pedrosa et Bradley Smith (Yamaha YZR-M1-Monter Yamaha Tech3), repartis après leurs chutes respectives, étaient les seuls autres pilotes à rallier l’arrivée. Candidat à la victoire dans la première épreuve comme dans la deuxième, Petrucci a fini par rejoindre Dovizioso et Valentino Rossi (Yamaha YZR-M1-Movistar Yamaha Factory Racing Yamalube) sur la liste des pilotes à avoir abandonné, suite à un problème technique.
« Dans la première course j’étais dix-neuvième, j’étais dernier. J’ai pensé à arrêter parce que les conditions de piste étaient terribles mais j’ai continué à rouler et ils ont décidé d’interrompre la course. Nous sommes repartis avec moins d’eau sur la piste et avec un pneu arrière tendre. J’étais parmi les derniers, beaucoup de pilotes chutaient mais j’étais plus confiant que pour la première course. Ce sont d’importants points pour le Championnat et dans la première course je n’en aurais pas marqué un seul. Márquez a gagné beaucoup de points aujourd’hui mais Rossi, qui pouvait rattraper une importante partie de son retard, en a perdu beaucoup. Au final nous avons pu sauver quelque chose d’un week-end difficile. Avant Le Mans nous étions déjà 24 points derrière et nous sommes plus ou moins dans la même situation maintenant, après deux courses difficiles. Je pense donc qu’il faut essayer de voir le bon côté des choses et garder à l’esprit qu’il nous reste beaucoup de courses pour rattraper Márquez. »
« C’est vraiment dommage parce que nous avions été très rapides et très compétitifs ce week-end. Nous aurions pu finir un week-end difficile avec d’importants points pour le Championnat et nous aurions pu prendre la seconde place du classement général à Lorenzo. Malheureusement, j’ai fait une erreur. Dans la deuxième partie, j’ai attaqué trop fort alors que j’avais déjà une bonne avance. Sur ce tour-là, j’essayais de pousser pour évaluer mon niveau. Nous avions un pneu pluie en gomme tendre pour la deuxième course, il fournissait beaucoup de grip mais je suis arrivé trop vite dans le virage 10. Je crois que nous avions une bonne opportunité aujourd’hui mais j’ai fait une erreur et j’ai laissé passer beaucoup de points. L’écart, notamment avec Márquez, est assez important maintenant mais nous devons continuer à travailler comme ça et essayer d’aussi être compétitifs la prochaine fois. »
Francesco Bagnaia (Aspar Team Moto3) a décroché la première victoire de sa carrière en Grand Prix d’une manière exceptionnelle, doublant deux de ses compatriotes dans la dernière chicane pour signer la toute première victoire du team Aspar en Moto3 depuis 2012.
Parti dixième, le jeune Italien, qui était déjà monté sur le podium trois fois cette saison, a été l’un des principaux protagonistes d’un groupe de tête qui comptait une douzaine de pilotes en début de course et est resté extrêmement compact jusqu’à l’arrivée. Installé en cinquième position dans le dernier tour au moment d’aborder le dernier secteur, Bagnaia a parfaitement jugé ses dépassements et a passé Fabio di Giannantonio (Gresini Racing Moto3) dans la première partie de la chicane pour ensuite s’imposer sur le fil devant Andrea Migno (SKY Racing Team VR46). Passé sur une zone verte, hors des limites de la piste, sur l’un de ses dépassements dans le dernier tour, Migno a été relégué à la troisième place par la Direction de Course après le drapeau à damier mais faisait quand même sa première apparition sur le podium tandis que Di Giannantonio obtenait une deuxième seconde place après celle qu’il avait décrochée au GP d’Italie.
Également en lice pour la victoire dans le dernier tour, Romano Fenati (SKY Racing Team VR46) et Niccolò Antonelli (Ongetta-Rivacold) ont été les grands perdants de la fin de la course et complétaient un Top 5 100% italien devant Jules Danilo (Ongetta-Rivacold). Parti quatorzième, juste derrière son coéquipier, le Français a réalisé une brillante course pour s’offrir son meilleur résultat en date et finir à moins de deux dixièmes de seconde du vainqueur, confirmant les progrès affichés depuis le début de la saison. Nicolò Bulega (SKY Racing Team VR46) a fini une demi-seconde derrière, en septième position, devant Joan Mir (Leopard Racing), Bo Bendsneyder (Red Bull Ajo), Lorenzo Dalla Porta (Estrella Galicia 0,0) et Philipp Öttl (Schedl GP Racing).
Présent dans le groupe de tête en fin d’épreuve, Brad Binder (Red Bull Ajo) est sorti de piste suite à un contact avec un autre pilote et a terminé treizième. Le Sud-Africain conserve une avance conséquente au classement général, de 48 points sur Jorge Navarro, qui récupère d’une double fracture de la jambe et était remplacé par Dalla Porta, et de 58 points sur Fenati.
En pole position, Enea Bastianini (Gresini Racing Moto3) est parti à la faute en touchant la roue arrière de l’un de ses adversaires dans le groupe de tête, à trois tours de l’arrivée. C’est la treizième fois d’affilée que le pilote qualifié en pole manquait de s’imposer en Moto3™, depuis la pole et la victoire de Bastianini à Misano en 2015. Toujours aussi malchanceux, Fabio Quartararo (Leopard Racing) était bien présent dans le groupe de tête mais n’a pas pu éviter de percuter la moto de Gabriel Rodrigo (RBA Racing Team), tombé juste devant lui dans le deuxième tour. Seulement seizième sur la grille suite à une chute en qualifications et alors qu’il avait dominé les essais libres, le rookie espagnol Arón Canet (Estrella Galicia 0,0) a réussi à remonter jusqu’à la septième place mais a fini par chuter en highside dans le virage n°16. Percuté par la moto de son compatriote, Juanfran Guevara (RBA Racing Team) a lui aussi été contraint à l’abandon. Alexis Masbou (MC SaxoPrint) et Tatsuki Suzuki (CIP-Unicom Starker), qui se battaient pour la quatorzième place, ont chuté ensemble un peu plus tard, juste après avoir passé le cap de la mi-course.
Takaaki Nakagami (Idemitsu Team Asia) aura dû attendre son 111e Grand Prix pour enfin gravir la plus haute marche du podium et l’a fait en s’offrant une superbe victoire en solitaire dans la Cathédrale d’Assen, lors de la huitième manche du Championnat du Monde Moto2 2016.
Le Japonais, qui était passé très près de la victoire à plusieurs reprises en 2013, lorsqu’il avait réalisé une série de quatre secondes places, a réalisé un bon départ depuis la deuxième ligne et n’a pas tardé à attaquer pour se rapprocher de la première position, qu’il a prise à Franco Morbidelli (Estrella Galicia 0,0 Marc VDS) dans le dixième tour et n’a ensuite plus lâchée, creusant tout de suite l’écart pour compter jusqu’à trois secondes d’avance.
Bousculé en début d’épreuve, Johann Zarco (Ajo Motorsport) était quatrième au moment où Nakagami est passé en tête et s’est alors empressé de se défaire de Tom Lüthi (Garage Plus Interwetten) puis de Morbidelli, qui a cependant tenu tête au Champion en titre durant plusieurs tours avant de s’avouer vaincu. Une fois débarrassé de l’Italien, Zarco a tenté jusqu’au bout de revenir sur Nakagami mais n’y est pas parvenu et était à près de deux secondes du Japonais au moment où la Direction de Course a arrêté l’épreuve par drapeau rouge, pour cause de pluie, à un tour et demi de l’arrivée. Nakagami devenait alors le deuxième Japonais de l’histoire à s’imposer en Moto2 après le triomphe de Yuki Takahashi avec Tech3 à Barcelone en 2010.
En finissant deuxième alors que Sam Lowes (Federal Oil Gresini Moto2) et Álex Rins (Páginas Amarillas HP 40) prenaient respectivement les quatrième et sixième places, Zarco réalisait une excellente opération au classement général, dont il reprenait la tête en étant à égalité de points avec Rins et en ayant cinq petites longueurs d’avance sur Lowes.
Dans le Top 5 quatre fois en sept courses avant son arrivée aux Pays-Bas, Morbidelli concrétisait une belle progression et s’offrait son premier podium de la saison et le deuxième de sa carrière après avoir fini troisième à Indianapolis en 2015. Très bien parti depuis la pole, Lüthi a réussi à tenir en première position en début de course mais a progressivement perdu du terrain et a fini par chuter à cinq tours d’arrivée, alors qu’il occupait la quatrième place. Le Suisse demeure quatrième du classement général mais se retrouve à 33 points de Zarco et Rins tandis que Nakagami et Morbidelli sont respectivement à 48 et 60 des co-leaders.
Lorenzo Baldassarri (Forward Team) a pris la cinquième place après avoir perdu son duel face à Lowes tandis que Simone Corsi (Speed Up Racing), Álex Márquez (Estrella Galicia 0,0 Marc VDS), Dominique Aegerter (CarXpert Interwetten), qui était qualifié en première ligne, et Jonas Folger (Dynavolt Intact GP) ont fini derrière Rins, de la septième à la dixième places. Xavier Siméon (QMMF Racing) a pour sa part pris la onzième place et se relançait après avoir abandonné au Mugello comme à Montmeló.
Prochaine épreuve, le 17 juillet pour le GP d’Allemagne au Sachsenring (9/18).
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