Les spectateurs andalous, à qui l’on avait promis du spectacle sur le terrain militaire d’Armilla, ont été servis. David Frétigné (Yamaha WR450F - Yamaha MF Gauloises Ipone) a confirmé sa domination sur ce type de spéciales très courtes en s’imposant devant Alfie Cox...
À cette fréquence-là, on ne peut plus parler de coïncidence. Pour ceux qui en doutaient encore, David Frétigné (Yamaha WR450F - Yamaha MF Gauloises Ipone) s’est affirmé comme le maître de la spéciale courte. Un rapide coup d’œil dans le rétroviseur permet de juger de l’efficacité du Champion du Monde d’Enduro sur ce genre de terrain. Si l’on exclut le prologue de Clermont-Ferrand l’année dernière, seulement long d’un kilomètre, « Fretos » s’est successivement imposé à Narbonne, à Castellon, avant-hier à Barcelone et donc aujourd’hui à Grenade, soit 100% de réussite sur cet exercice particulier. Son expérience en Enduro, la vivacité et la légèreté de sa petite cylindrée (qu’il n’a toujours pas utilisée en deux roues motrices) ainsi que son goût prononcé pour les bosses sont autant d’atouts qui lui permettent de faire la différence. Le leader du classement général, avec désormais 11 secondes d’avance sur Cyril Despres, refuse toutefois de tirer des conclusions trop hâtives de ces succès :
« C’est merveilleux mais il ne faut pas que je m’emballe », commentait cet après-midi David Frétigné avant d’embarquer sur le port d’Algeciras pour le Maroc. « Maintenant, je suis pressé d’être en Afrique. Partir en leader va m’inciter à être prudent mais je reste un homme pressé... ».
Alfie Cox, qui avait justement commis l’erreur d’être trop pressé au départ de la spéciale barcelonaise, s’est rassuré à propos de l’état de son épaule en signant le deuxième temps de la journée. Le Sud-Africain, qui souffre toujours un peu, a retrouvé une bonne partie de ses moyens et surtout le moral de battant que tout le monde lui connaît.
Côté ambition, il se peut que le jeune Jordi Duran en cultive quelques-unes sur le Dakar dans les années à venir. Là où les spectateurs espagnols attendaient Esteve ou Coma, ils ont découvert le dernier protégé de l’équipe espagnol, qui a signé le quatrième temps de la spéciale, justement devant Coma.
Classement de l’étape du jour
Classement général provisoire
La courte liaison mène les pilotes au départ d’une première spéciale africaine d’emblée piégeuse, dont le tracé est à 70% inédit. Dans la première moitié, qui emprunte une forêt de chênes-liège vallonnée, les spécialistes pourront faire valoir leur talent de pilote de rallye. Ensuite, bien que le sable et le désert soient encore loin, les premières difficultés de navigation apparaissent. Beaucoup de changements de direction, dans un paysage où les points de repère manquent : les pertes de temps sont probables, y compris pour les meilleurs. Et avant d’atteindre Agadir, porte du Sud, il reste 430 km de liaison.