En tête au CP2 grâce à une option de navigation différente des autres concurrents, David Frétigné (Yamaha WR450F - Yamaha MF Gauloises Ipone) n’a pas pu rejoindre l’arrivée au même rythme. Le pilote YMF a chuté dans la dernière partie de la spéciale avant de rejoindre ce soir Atâr au 15e rang et perd deux places au provisoire...
Le parcours était annoncé roulant. Connaissant les tempéraments des principaux hommes de tête et les capacités de leurs machines, il fallait donc s’attendre à un scénario de ce type. Comme d’habitude David Frétigné (Yamaha WR450F - Yamaha MF Gauloises Ipone), seul à disposer d’une moto fondamentalement différente de celles de ses rivaux, a tenté une stratégie solitaire. Parti en première position, le vainqueur à Tichit a vite été repris par ses poursuivants mais a ensuite pris une option de navigation différente au kilomètre 120. Le choix s’est avéré payant dans un premier temps mais le Champion du Monde d’Enduro s’est finalement retrouvé dans le groupe Meoni mais aussi Cyril Despres, Alfie Cox, Isidre Esteve, Marc Coma, Pal Anders Ullevalseter et Andy Caldecott qui s’était rapidement formé, avant de chuter.
L’arithmétique étant implacable, il ne faisait pas bon partir le premier dans cette configuration de course où il est presque impossible de lâcher ses compagnons de route. Dans cette expédition collective digne d’Easy Rider, le plus avantagé était donc l’Espagnol Esteve, parti en 9e position. Logiquement vainqueur du jour, il se retrouvera toutefois dans le rôle le plus difficile après la journée de repos pour la boucle Atar-Atar. La mauvaise opération est au passif de Marc Coma, qui en restant dans ce groupe, a perdu la tête du classement général qu’il cède à Fabrizio Meoni, tout comme Frétigné qui perd 7 minutes dans la manoeuvre et deux places au général provisoire.
L’abandon du Chilien Carlos De Gavardo dans la spéciale de Tichit permet à David Frétigné de conserver royalement la tête de la catégorie 450. Le Français possède ce soir plus de 2h40 d’avance sur Matteo Grazzani 20e de l’étape du jour et 18e au général provisoire.
« La spéciale était parfaite pour moi jusqu’au kilomètre 270 où j’étais en tête de la course grâce à une bonne navigation avec plus de 4 minutes d’avance sur Coma », commente David Frétigné à Atâr. « Le groupe de tête s’est égaré en empruntant la mauvaise piste. J’ai fait un choix différent et au CP2, pour l’essence, je me suis retrouvé aux commandes. Malheureusement, en repartant du ravitaillement, c’est moi qui a pris cette fois la mauvaise piste. En revenant sur la trace, j’ai fait un peu de hors piste et j’ai pris une pierre sur le disque arrière. Comme je n’avais plus de frein, j’ai chuté assez lourdement et j’ai pulvérisé l’avant de la moto. J’ai roulé jusqu’à Atâr sans road book ni GPS.
Physiquement, tout va bien mais je suis déçu d’avoir commis cette petite erreur qui m’a fait perdre beaucoup de temps. J’ai fait un parcours excellent en début de spéciale et moins bon en fin. C’est pas grave, je ne suis pas blessé et on aura la nuit et la journée de demain pour faire les réparations sur la moto. Ce que je retiens, c’est qu’au CP2 j’étais non seulement en tête de la spéciale mais aussi au 3e rang du général provisoire. Sans cette chute, j’aurais pu conserver les acquis d’une journée extraordinaire.
Demain, c’est repos donc j’aurai tout le temps qu’il me faut pour bien me reposer et faire un premier bilan. La reprise lundi sera plus facile à opérer avec une spéciale en boucle de 483 km autour d’Atâr, des franchissement, une passe trialisante et un gros cordon de dunes. »
Dimanche 9 janvier 2005 - Journée de repos à Atâr (Mauritanie)
Demain, la journée de repos à Atâr sera bénéfique pour les rescapés. L’occasion pour eux de prendre quelques heures de tranquillité et pour la plus part de refaire la mécanique de leurs machines après l’étape sulfureuse de Tichit.
Atâr, capitale de l’Adrar, a été fondée au XVIIe siècle par une tribu de Chinguetti. Progressivement, elle s’impose comme une importante place stratégique française et l’une des principales étapes sur la piste transsaharienne. Le centre de la ville est bordé de jardins et de palmeraies. Mais plus loin, la ville ancienne, percée de ruelles tortueuses, abrite les échoppes de nombreux artisans, autour de la place des Forgerons. On y retrouve les produits traditionnels de l’Adrar : cuirs travaillés, tapis, bijoux d’argent, sandales…
Il était de coutume de préparer aux concurrents une reprise en douceur après la journée de repos. Ce ne sera pas le cas cette année ! On peut même affirmer que cette spéciale en boucle est la plus dure du rallye en ce qui concerne les franchissements. Dès le début, un premier erg de 40 km étalonnera les performances, puis il faudra gravir la passe trialisante de Thaga. Une mer de sable et de nombreux cordons de dunes agrémentent la trace menant jusqu’à l’Erg El Beyyed : encore 40 km de dunes consécutives, parmi les plus dures jamais franchies par les concurrents. La partie « retour » sera plus facile, en plaine pendant 200 km à travers le chott Sebkhet Chemchâm.
Classement de la spéciale du jour
Classement général provisoire