Pénalisé de 12’30 hier dans la 14e étape entre Kayes et Tambacounda, David Frétigné (Yamaha WR450F - Yamaha MF Gauloises Ipone) n’a pas pu refaire son retard dans la dernière longue étape du 27e Dakar. 6e de la spéciale du jour, le pilote Yamaha conforte sa 5e place au général et sa place de leader en catégorie 450...
Deuxième victoire d’étape de l’année pour Cyril Despres, contraint d’attaquer pour s’assurer la victoire finale à Dakar. Il n’avait pas beaucoup le choix. Depuis hier soir et l’annonce d’une pénalité pour excès de vitesse, sa situation n’était plus du tout confortable avec seulement 3’16" d’avance sur Marc Coma. Le leader du provisoire général s’offre un second succès cette année devant le pilote privé Alain Duclos.
Deuxième la veille de l’étape Kayes-Tambacounda, David Frétigné n’a pas forcé son talent plus que ça dans l’étape du jour entre Tambacounda et Dakar. Il s’est même perdu dans les multiples chemins de brousse au milieu de la savane sénégalaise et pointe ce soir au 6e rang de la spéciale du jour. Toujours solidement installé à la 5e place du général provisoire, le pilote Yamaha est maintenant à 35’9" de Despres et compte avant tout rejoindre la plage de Dakar sans faire de faute demain.
« On est parti ce matin à 6h00 pour emprunter une partie de goudron de 100 km avec des nids de poules hyper dangereux en plein nuit avec peu d’éclairage avant de rejoindre le départ de la spéciale », commente David Frétigné. « Ensuite 236 km de pure spéciale avec beaucoup de navigation et des milliards de petites pistes dans tous les sens. Au CP1 à mi parcours, j’étais en tête mais quelques kilomètres après, je me suis égaré sur une mauvaise piste dans les champs de culture sans point de repères. Il a fallu que je revienne sur mes traces et que je me recale avec le road book pour reprendre la course. Finalement, les premiers étaient déjà passés. J’ai tenté d’attaquer sur la fin dans une partie technique mais ça n’a pas suffit. Il faut que je travaille ma navigation pour éviter de tomber à nouveau dans des pièges semblables. Je manque singulièrement d’habitudes face aux autres pilotes. En revanche, côté technique, attaque et moto, j’ai ce qu’il me faut pour être devant. Encore une fois ma Yamaha WR450F s’est révélée excellente et c’est un vrai bonheur de la piloter.
Aujourd’hui, j’ai beaucoup aimé les petits chemins de brousse, les petits villages avec une multitude de petites huttes et des toits en paille. C’était vraiment magnifique avec autant de monde sur le bord des routes et autant d’enfants super disciplinés à notre passage. Dans ces villages, honnêtement j’ai roulé tout doucement et j’ai aussi là perdu un peu de temps.
Jean-Claude Olivier était à l’arrivée cette après midi à Dakar pour accueillir les pilotes Yamaha et les concessionnaires engagés. Il m’a surtout félicité de ma 5e place et en globalité de ce Dakar qui se termine demain au Lac Rose. On a évoqué ensemble l’étape difficile de mardi, le scandale des 15 minutes et les quatre étapes annulées qui auraient pu tout changer. Mais le principal, c’est d’avoir beaucoup progressé en un an avec une moto qui est arrivée à maturité. La Yamaha WR450F intéressent beaucoup de monde ici car elle est bien plus légère, plus maniable qu’une grosse 700 et très fiable. Le Dakar reste avant tout un banc d’essai incontournable avec près de 9 000 km à parcourir en 16 jours dont 5 000 en spéciale.
Le reste du programme est maintenant tourné vers les festivités même si demain la dernière spéciale reste importante. Je vais d’abord me reposer un peu et faire une petite sortie avec ma femme qui est venue me rejoindre à Dakar. Ensuite, préparer mon petit road book pour demain et vérifier les horaires de départ. Il reste 68 km dont 31 de spéciale sur la plage de Dakar. Je vais m’appliquer à ne pas faire la même chose que l’an passé et rester sur ma moto pour finir en beauté. »
« Ce que je retiens de mon premier Dakar, c’est la difficulté », poursuit Nicolas Bravard, le mécanicien de David Frétigné. « C’est mon premier Dakar et une sacrée expérience. À renouveler, je pense pour faire mieux encore. Dans le camion et au bivouac le soir, je n’ai pas spécialement pu apprécier l’Afrique. En plus, le temps ne nous a pas épargné cette année avec des vents de sable qui nous empêchaient de regarder les paysages. Ça fait deux jours seulement que l’on voit le soleil et c’est un peu dommage. Au niveau de la mécanique, tout c’est très bien passé. La Yamaha WR450F est une très très bonne moto et à l’exception d’une chute où la moto était un peu tordue, avec Christian Caillon, nous avons réglé chaque soir l’entretien normal d’une moto de rallye africain. »
Le dernier rendez-vous des motards sur la plage du Lac Rose sera l’occasion d’une explication entre les deux prétendants à la dernière marche du podium, Isidre Esteve ayant un défi à relever sur cette étape où les 20 premiers partiront ensemble : franchir la ligne 1’28" avant Alfie Cox.
Hormis une poignée de concurrents susceptibles de grimper d’une ou deux places au « général » et intéressés par le gain de quelques secondes, le contrat est déjà rempli pour tout le monde. Cette année, retour à la tradition. Le départ de la spéciale est donné en ligne sur la plage : vingt par vingt pour les motards, deux par deux pour les autos et les camions. Pas d’imprudence, donc, sur le parcours final qui emprunte un circuit dans les dunes, puis le traditionnel tour du Lac Rose devant des milliers de personnes venues encourager les héros ! Après la cérémonie du podium et la remise des prix, tout le monde revient en convoi jusqu’à l’hôtel Méridien. Soirée de clôture pour tous les participants au Club Med.
Classement de l’étape du jour
Classement général provisoire