Revivez 50 ans d'histoire, de passion et de technologie

Chaque semaine retrouvez l’histoire de Yamaha depuis 1955 : les hommes, les machines, la technologie, la compétition...

Télécharger ce numéro au format pdf Numéro 1 - mercredi 9 février 2005 Accéder aux autres numéros

1955-2005 - 50 ans d’histoire

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La YAMAHA YA-1 de 1955
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La toute dernière MT-01 (2005)

Fêter "ses cinquante ans" est important pour la majorité des gens. C’est un anniversaire qui fait date dans une vie tout comme celui des vingt ans ou des quarante. L’entrée dans la cinquantaine est aussi fortement symbolique dans la vie d’une personne.

Ce demi-siècle d’existence revêt tout autant d’importance et de symbolique pour une société qui prospère à l’échelle mondiale. Quand en plus cette société fabrique des produits utilitaires, souvent produits "passion", qu’elle est riche de créations innovantes, de participations à des événements sportifs avec des victoires historiques et qu’elle possède un savoir-faire exceptionnel dans son domaine, l’histoire vaut d’être contée.

Yamaha fête ses cinquante ans de Constructeur de deux roues motorisés en 2005 et Yamaha Motor France le quarantième anniversaire de l’importation des Yamaha en France. Nous allons parcourir ce demi-siècle d’existence au travers d’un feuilleton hebdomadaire avec une mise en exergue des produits, du design, de la technologie, mais aussi des hommes, de l’esprit et de la philosophie Yamaha, sans bien entendu oublier sa participation des plus actives dans les compétitions motocyclistes - titres de champion du monde à la clé - car Yamaha c’est aussi l’esprit de compétition.

La première 125 YA-1 de 1955 et la dernière MT-01 de 2005 montrent tout le chemin parcouru par Yamaha durant un demi-siècle de fabrication de deux roues motorisés. L’avancée technologique réalisée en cinquante ans est flagrante au regard des deux photos ci-dessus.


1887 - Torakusu YAMAHA l’horloger "musicien"

Torakusu Yamaha est né en 1851 à Nagasaki. Quelques années plus tard, il devint un horloger courageux et appliqué. Au cours des années 1880, alors qu’il réparait une horloge à l’hôpital de Hamamatsu, il fut séduit par le charme de cette ville, à tel point qu’il décida de s’y installer à son compte. Sa destinée allait basculer.

L’école de Hamamatsu avait fait l’acquisition d’un orgue de fabrication américaine et, rapidement, un grand nombre de personnes se rassemblèrent pour en écouter les mélodies. À jours fixes, des réunions faisaient le bonheur des mélomanes de la ville, jusqu’au jour où l’orgue tomba en panne et ce, seulement trois à quatre mois après son acquisition. Malheureusement, les pièces détachées étaient introuvables. L’école fit donc appel au talent et à la minutie reconnue de Yamaha pour essayer de le remettre en état.

Yamaha, pour réussir à réparer l’orgue, en étudia la conception et s’aperçut, au passage, que ses composants étaient de piètre qualité. En fabriquant et remplaçant les pièces défectueuses, Yamaha mena à bien la tâche confiée et fut considéré comme un "sauveur". Mais l’essentiel fut que Yamaha se découvrit un réel intérêt pour ce type d’instrument de musique. La minutie nécessaire à tout bon horloger et son savoir-faire lui laissèrent à penser qu’il pouvait aisément réaliser un orgue au moins aussi bon que celui qu’il venait de réparer.

Il se mit à l’ouvrage et avec Kisaburo Kawai, forgeron de son état, Yamaha réalisa son premier orgue. Pour être reconnu comme concepteur, il fallait que l’orgue soit certifié par l’Institut des Arts de Tokyo, distant de 320 kilomètres. Le transport fut fatal à l’instrument qui arriva complètement désaccordé. Privé d’homologation, Yamaha fut invité par les membres de l’institut, en guise d’encouragement, à parfaire ses connaissances. Après un mois d’études fructueuses, Yamaha retourna à Hamamatsu et se remit au travail. Un nouvel orgue fut fabriqué, son acheminement vers Tokyo soigné, et cette fois l’homologation fut obtenue.

En association avec Kawai, Yamaha créa en 1887 la marque Nippon Gakki qui devint en quelques années réputée pour ses orgues et harmoniums de qualité et, à partir de 1899, pour ses pianos. D’où le sigle de la firme : trois instruments symbolisés par trois diapasons se croisant dans un cercle.


1916 à 1926 - Des années difficiles

En 1916, après la mort prématurée de Torakusu Yamaha, la firme fut rachetée. La décennie qui suivit fut particulièrement médiocre, la société ne se développant quasiment plus à cause de nombreuses grèves opposant les ouvriers à leur nouveau patron. En 1923, le tremblement de terre de Kano mit encore un peu plus la société en péril, détruisant une des usines de fabrication.

Kawakami père : le sauveur

L’arrivée en 1926 à la tête de l’entreprise de Kawakami en tant que président, allait remettre la société sur la bonne voie. Humain et social, ce nouveau dirigeant redressa la barre et fit "revivre" Nippon Gakki. Pendant les années de guerre, la production d’instruments de musique laissa place à celle de fournitures pour l’armée, mais une fois la paix revenue, la production reprit. En 1950, Kawakami transmit la destinée de la firme à son fils Genichi.

Kawakami fils : le créateur

Genichi Kawakami décide, en 1953, de diversifier les activités de la société. Après la Deuxième Guerre mondiale, la croissance économique était importante et les besoins nombreux. Différentes possibilités sont étudiées : fabrication d’automobiles... Et même de machines à coudre. Mais parmi toutes ces alternatives, un moyen de locomotion pratique, la motocyclette, paraît être un bon choix. Il est donc décidé de fabriquer un deux-roues motorisé. À cette fin, une nouvelle usine est construite à Hamamastu. En hommage au père fondateur de la Nippon Gakki, Genichi Kawakami baptise l’usine et la marque du nom de Yamaha.


1955 - YA-1, la première Yamaha

La première moto Yamaha fabriquée porte la dénomination YA-1 :
- Y pour "YAMAHA" ;
- A pour "125 cm3" ;
- 1 pour "première version".

D’une cylindrée de 125 cm3, elle s’inspire de la DKW RT 125, réputée et fiable.

La YA-1 connaît un beau succès : ce sont cent motos qui sont produites par mois, puis rapidement deux cents.

En 1955, la YA-1 remporte la prestigieuse course du mont Asama dès sa première participation

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L’équipe officielle Yamaha (1955)

Surnommée "la libellule rouge" la 125 YA-1 connut le succès, en partie grâce à la victoire acquise par une version "améliorée", en 1955 dans la célèbre course de côte du mont Asama qui opposait uniquement les motos japonaises sur la piste, faite de cendres volcaniques, qui monte vers le sommet du volcan. Avec cette victoire,Yamaha vient en effet de s’imposer devant les Honda et les Suzuki, bien plus capées, et cela vaut plus que toute autre publicité.

Cependant Yamaha ne s’endort pas sur ses lauriers et, dès l’année suivante, la première moto Yamaha de série voit son moteur passer de 5,5 ch à 6,8 ch, soit un gain de 25% de puissance. Cette version s’illustre aussi dans les compétitions organisées au Japon.


1957 - 200 000 $ au soleil... Levant

Le président de Nippon Gakki, la société qui fabrique et commercialise les instruments de musique, est aussi le président de Yamaha. Il décide en 1957 une augmentation du capital de Yamaha. Le capital passe à 200 000 dollars. Parallèlement il est décidé de développer la gamme Yamaha en créant de nouveaux modèles : l’YC-1 de 175 cm³ et une 250 cm³.

Évolution rapide des modèles

En 1957, la troisième version de la Yamaha 125 YA évolue esthétiquement. Elle gagne aussi en puissance, tout comme elle gagne en renommée.

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125 YA-3 (1957)
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250 YD-1 (1957)
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250 YD-2 (1958)

YD-1 la nouvelle 250 cm³

Yamaha décide de fabriquer une 250. Un moteur référence de l’époque, le bicylindre Adler MB250, est acquis pour étude, et les ingénieurs jugent avoir les capacités de faire aussi bien, sinon mieux. La suite leur donne raison et ainsi naît la YD-1, une moto routière qui délivre 17 ch. Afin de faire connaître et reconnaître les qualités de la 250, Yamaha emploie la politique qui a si bien réussi à la 125 et qui consiste à faire figurer sa moto dans les compétitions de l’époque.

Tiercé gagnant au mont Asama

Une 250 YD-1 pourvue d’un cadre tubulaire, que ne possède pas la version de série au cadre en tôle emboutie, s’impose dans la célèbre course de côte du mont Asama et rafle même, en 1957, les trois premières places de l’épreuve. La marque est aussi première et deuxième de la catégorie 125. Succès complet !

La 250 YD-2 de 1958

La 250 Yamaha YD-2 de 1958 est l’évolution de l’YD-1. Elle se caractérise par des formes "allégées" qui font baisser activement son poids. Elle gagne en performance et en maniabilité.


Numéro 1 - PDF (504 ko)

YAMAHA YA-1 (1955)

YAMAHA MT-01 (2005)

YAMAHA YA-1 (1955)

Mont Asama (1955)

YAMAHA YA-3 (1957)

YAMAHA YD-1 (1957)

YAMAHA YD-2 (1958)
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