Le plus célèbre trail du monde
C’est en 1975, à l’occasion du salon moto de Las Vegas, que Yamaha dévoile pour la première fois la XT500 au public. Spécifiquement étudiée pour le marché américain, la XT reçoit un accueil chaleureux de la part des usagers motos de ce pays et particulièrement des utilisateurs de trails. Ce type de moto pilotable sur le bitume comme sur la terre est en effet fort prisé, car en parfaite adéquation avec les grands espaces américains. Destinée à concurrencer différents modèles pourvus d’une motorisation deux-temps, la Yamaha XT se veut, avec son moteur quatre-temps, plus "écologique". Elle répond aussi plus facilement aux exigences de plus en plus draconiennes en matière de pollution et d’homologation en général, imposées par les pouvoirs publics américains. Rapidement, la XT se taille une belle réputation outre-Atlantique.
Jean-Claude Olivier croit immédiatement au concept et à son succès européen. Très vite, une XT version US est légèrement modifiée afin d’être homologuée pour la France. Dérivée en droite ligne du modèle américain, les premières Yamaha XT500 débarquent dans l’hexagone au mois de mars 1976. La première XT "française" porte le numéro de série 1E6 001 100. Commercialisée dès la fin du premier trimestre 1976 jusqu’au mois de juillet de la même année, cette version type 1E6 n’a qu’une courte, mais glorieuse carrière de ce côté-ci de l’Atlantique. En trois mois, l’importateur français vend 500 exemplaires de la première XT. Cette version est bien entendu l’une des plus prisées par les collectionneurs, rareté oblige.
Ces premières XT sont des engins dont la naissance est le fruit d’un mélange inspiré aux ingénieurs japonais par le charme et le caractère des gros monocylindres anglais, disparus du marché des véhicules neufs, et par les véhicules tout-chemin à la partie-cycle tendance cross, tout au moins enduro, et dont les Américains sont friands. De plus, les concepteurs innovent avec des solutions techniques intéressantes comme par exemple en montant l’arbre à cames en tête sur roulements, en place des paliers lisses employés par de nombreux constructeurs.
Ce qui plaît principalement dans la XT, c’est son "gros mono" au caractère affirmé qui délivre une puissance de 32 chevaux à 6 500 tr/min, soit une puissance spécifique de 64 ch/litre, plus que respectable pour un monocylindre, et surtout un couple jugé "camionesque" de 4,1 kg/m à 5 500 tr/min. De plus, démarrer un monocylindre de cette cylindrée au kick demande d’avoir le mollet vigoureux, à défaut d’habitude ! Rapidement, le mythe s’installe. La "reconnaissance" de la XT comme moto "d’homme" ne tarde pas à faire son apparition.
Des gammes complètes de motos à moteur deux-temps ou quatre-temps
En 1976, les modèles RD400, DT250MX, DT400MX, et XS750 - baptisée GX au Japon - font leur apparition sur le marché. La XS500, qui ressemble à la 650 XS-1 dans sa version de 1975 (non importée), change de forme en adoptant un réservoir "rectangulaire", et est distribuée en France. Yamaha fabrique aussi, pour avoir une gamme complète de machines motorisées par des bicylindres quatre-temps, des XS en version 250 et 360. Cette dernière version sera remplacée rapidement (1977) par une version 400.
Les XS forment la gamme des motos avec des motorisations quatre-temps. Les 250, 360, 500 et 650 sont propulsées par des twins, et la 750 par un trois-cylindres.
La gamme des DT propose des trails propulsés par des moteurs deux-temps et qui possèdent, pour les modèles MX, une partie-cycle directement dérivée de la compétition de motocross, cadre double berceau et suspension arrière "cantilever". Les moteurs sont, bien entendu, pourvus d’une admission par clapet.
Abidjan Nice : le premier rallye raid
Pour la première fois en 1976, un grand rallye raid est organisé : le rallye Côte d’Ivoire - Côte d’Azur. Longue d’environ 8 600 kilomètres, cette épreuve relie Abidjan à Nice. Ils sont 38 motards à tenter l’aventure et, parmi eux, bon nombre d’enduristes, mais aussi des amateurs avertis. Sonauto Yamaha, qui pense que cette nouvelle épreuve est un excellent moyen de mettre en avant la solidité de ses motos, y est bien représenté avec Rayer, Comte, Baillard et Guili.
La première étape marathon entre Abidjan et Niamey, longue de 1 725 km, mais assez facile, se déroule bien. En revanche, la suivante, Niamey - Agadez , jugée comme la plus dure, n’épargne pas les concurrents, met à mal bien des engagés qui ne s’attendaient pas à un tel "cauchemar". L’étape, qui démarre d’Arlit par un départ en ligne, est source de chutes impressionnantes : Vassard, Baillard ou Queirel sont quelques-unes des figures de ce rallye qui se font piéger.
L’hécatombe continue lors de la deuxième étape marathon, Tamanrasset - Fez, et seules quatre motos parviennent à l’arrivée. Les deux étapes suivantes au Maroc ne changent rien au classement, ni la dernière étape marathon Casablanca - Nice. Gilles Mallet est le grand vainqueur moto de ce rallye devant Gilles Comte sur Yamaha DT400, Bernard Penin et Didier Orielo, les trois autres rescapés motos de l’épreuve au cours de laquelle Daniel Hugon et Michel Lutz ont trouvé la mort.
LE PARCOURS DU RALLYE ABIDJAN-NICE : 25 décembre : épreuve chrono circuit de la Djibi 2 km • 26 décembre : Abidjan - Niamey 1 725 km à faire en 31 heures • 29 décembre : Niamey - Agadez 870 km • 31 décembre : Agadez - Arlit 270 km • 02 janvier : Arlit - Tamanrasset 640 km (départ en ligne) • 03 janvier : Tamanrasset - Fez 2 600 km • 06 janvier : Fez - Casablanca • 07 janvier : Casablanca - Nice 2 300 km.
LE CLASSEMENT MOTO : 1er Gilles Mallet (Honda XL250) • 2e Gilles Comte (Yamaha DT400) • 3e Bernard Penin (Honda CB250G) • 4e Didier Orelio (Kawasaki 400KZ).
Daytona 1976 - Cecotto gagne, Pons et Rougerie à l’honneur
L’épreuve mythique des 200 miles de Daytona est dominée aux essais comme en début de course par Kenny Roberts sur sa virulente Yamaha jaune, noire et blanche. Mais voilà, dominer n’est pas gagner et Kenny Roberts, en tête de la course, doit rentrer au stand changer un pneu arrière détruit. Cecotto, troisième temps des essais, en profite et prend la tête de l’épreuve pour ne plus la quitter, malgré un pneu arrière lui aussi en mauvais état, mais qui a tenu jusqu’au bout. Steve Baker, deuxième temps des essais, a abandonné : piston percé.
Rougerie, parti en sixième ligne, est l’auteur d’une belle remontée qui le mène à la sixième place, juste derrière Patrick Pons, auteur d’une course splendide. Parti de la deuxième ligne, le pilote Sonauto est obligé, pour éviter Pat Evans qui chute devant lui, de faire un détour sur l’herbe. Pons perd de précieuses secondes dans cette manoeuvre, mais, en battant, Patrick se lance dans une remontée spectaculaire qui le conduit de la quarantième à la cinquième place. Sans cette mésaventure, une deuxième place derrière Cecotto était envisageable.
Le Touquet 1976 : JCO deuxième
La deuxième place de Jean-Claude Olivier dans l’épreuve du Touquet, au guidon d’une IT400, est évidemment un bel exploit qui prend encore plus de valeur quand on connaît l’histoire qui le précède. Jean-Claude Olivier est, trois jours avant l’épreuve, à Ceylan pour raisons professionnelles. La température y est d’environ +30°C. Pour rentrer en France et se rendre au Touquet, escale est faite à Moscou où il fait -30°C. L’arrivée dans la capitale moscovite se fait tard le soir, et l’avion pour Paris ne décolle qu’au petit matin. JCO est en transit pour plusieurs heures dans l’aéroport ; le seul endroit chauffé : les toilettes... JCO décide donc de dormir au chaud... Afin d’être en forme.
Arrivé à Paris, Jean-Claude Olivier saute dans sa voiture et file au Touquet où la moto, la première IT400 importée en France, reçue quelques jours plus tôt et préparée par son père, l’attend. La course se passe remarquablement bien et se termine sur la deuxième marche du podium. Subir 60°C de différence de température, dormir dans les toilettes de l’aéroport de Moscou, puis participer à la ronde des sables et finir sur le podium, le tout à la suite... À votre avis : dur métier ou plaisir intense ? En tout cas, un week-end chargé !
1976 - Infos sportives
Cecotto vice-champion du monde 350 gagne aussi le Moto journal 200
Cecotto est âgé de 20 ans. Le plus jeune pilote à avoir gagné la mythique épreuve de Daytona, il remporte aussi le "Moto Journal 200" sur le circuit Paul Ricard, au terme d’une bagarre mémorable avec Steve Baker. Si en GP 500 la saison n’est pas brillante avec une 19e place au général, en revanche la saison se passe mieux en 350 : Cecotto, vainqueur du GP d’Autriche, du GP d’Italie, et deuxième en France, est en tête du mondial 350. Mais une chute à Opatija, une 8e place à Assen, un abandon en Finlande sur chute au premier tour, et pour terminer, un moteur bloqué en Tchécoslovaquie, compromettent ses chances de titre. En Allemagne, Walter Villa, vainqueur des deux derniers GP, gagne une nouvelle fois. Cecotto termine deuxième. Villa prend par la même le leadership du championnat et précède Cecotto de 19 points. La dernière épreuve en Espagne ne peut donc rien changer. Villa est champion du monde 350 devant Cecotto. Yamaha s’octroie le titre constructeur dans cette catégorie.
Chevalier gagne à Opatija son 1er GP
Olivier Chevalier, le sympathique pilote français, s’offre sa première victoire en GP à Opatija dans la catégorie 350, battant au passage le record du tour du circuit détenu par Agostini (157,665 km/h de moyenne en 74), à la moyenne de 158,473 km/h.
Bob Hannah la légende du cross US remporte le titre AMA en 125
Le Californien Bob Hannah, né en 1956 à Lancaster, a seulement 20 ans lorsqu’il remporte pour la première fois un championnat AMA. Il en gagnera trois : 1976 en 125, 1978 et 1979 en 250, au guidon de Yamaha. Volontaire, ne pratiquant pas la langue de bois, Bob "Ouragan" Hannah obtient le premier titre de Yamaha en cross 125 US, mais le premier de tous est à porter au crédit de Gary Jones en 1972, en catégorie 250, dans le championnat Inter-AMA.
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