Meilleur temps des trois premiers CP, David Frétigné (Yamaha WR450F-HFP-Fret Motorsport-Yamaha Racing Ipone) a bien failli remporter une première victoire d’étape aujourd’hui entre La Serena et Copiapo au Chili. ‘Frétos’ termine second et conforte sa 2e place au général…
518 km au menu de la 9e étape, dont 430 chronométrés, pour ce qui s’annonce comme le début des choses sérieuses, avec du roulant, de la montagne, mais surtout de beaux cordons de dunes à passer et quelques secteurs hors-pistes à négocier. L’occasion pour les plus expérimentés de faire parler leur science de la navigation, mais aussi et peut-être surtout, leur science de la gestion du matériel, qui pourra être capitale avant d’enchaîner deux étapes extrêmement difficiles. Dans ces conditions piégeuses, les Volkswagen devraient se livrer à une course d’équipe, alors que chez les motos, le leader espagnol Marc Coma ne devrait prendre aucun risque et laisser ses rivaux faire la trace devant lui.
A l’issue de la 8e étape, hier, 329 équipages – 151 motos et quads, 116 autos et 62 camions – ont été classés. Le nombre total des abandons officiels a lui été porté à 171, après que 16 équipages n’aient pas pris le départ de la 8e étape à l’issue de la journée de repos. Côté course, le motard français Cyril Despres, vainqueur de la 8e étape hier, a donné le coup d’envoi de la spéciale du jour à 7h00 comme prévu, suivi 2 minutes plus tard du leader du général, l’Espagnol Marc Coma. En raison d’un sable rendu très mou, et donc très peu porteur, par la chaleur en fin de parcours du jour, et qui risque fort de se transformer en piège pour des concurrents déjà fatigués par la longue étape prévue aujourd’hui, les organisateurs ont décidé de raccourcir cette 9e spéciale de 20 km. La spéciale fera donc désormais 430 km.
Vainqueur cette année de sa première spéciale sur un Dakar lors de la 5e étape, l’amateur américain Jonah Street a préféré, par prudence, ne pas prendre le départ de la 9e étape, ce matin, en raison d’un poignet trop douloureux.
Les 7 premières motos sont passées au CP1, km 131 de la spéciale du jour, et c’est le Français David Frétigné (Yamaha WR450F-HFP-Fret Motorsport-Yamaha Racing Ipone) qui pointait en tête, 4 minutes 54 devant l’Espagnol Jordi Viladoms et 4 minutes 56 devant la star locale, le Chilien Francisco Lopez. Vraisemblablement victime d’un souci technique en début de spéciale, le leader du général, l’Espagnol Marc Coma, est passé avec 6 minutes 32 de retard sur la tête de course. Enfin, à noter que les Iritracks des Français Despres et Casteu ne donnait pas leurs positions.
Alors que les 5 premières motos sont passées au CP4, situé au km 296 de la spéciale du jour, c’est désormais le Chilien Francisco Lopez qui pointait en tête, 46 secondes devant la Yamaha 450 du Français David Frétigné, et 1 minute 56 devant le leader du général, l’Espagnol Marc Coma. De son côté, le Français Cyril Despres a été pointé à 3 minutes 12 de la tête de course.
Cette 9e étape du Dakar a tenu toutes ses promesses : des paysages « espectaculares », des dunes impressionnantes. Ce premier acte d’une trilogie sans doute décisive à travers le désert de l’Atacama a couronné le Néerlandais Frans Verhoeven, pourtant parti en 33e position ce matin. Marc Coma reste leader du général. Sainz remporte la spéciale et consolide sa position au classement alors que Roma perd 24 minutes.
La course moto a débuté très tôt dans la matinée sans son quatrième au général et vainqueur de spéciale à San Rafael, Jonah Street. Touché au poignet, l’Américain était contraint à l’abandon après avoir été dauphin de Coma à la sortie de l’Argentine.
Après une initiation aux dunes sud américaines il y a quelques jours mais de l’autre côté des Andes, les motards ont connu la première partie du morceau de bravoure de ce Dakar avec des dunes et du sable à rendre fou les plus valeureux… Ce ne fut pourtant pas le cas des ténors à deux roues de ce rallye. Les trois premiers de la veille, à savoir Despres, Coma et Lopez se rejoignaient rapidement pour passer la journée ensemble, le deuxième neutralisant le premier.
C’est pourtant un quatrième homme qui allait réaliser un festival. Parti 10 minutes après l’ouvreur Despres, David Frétigné (Yamaha WR450F-HFP-Fret Motorsport-Yamaha Racing Ipone) s’est démené seul pour se rapprocher du trio de tête. Le pilote Yamaha signait les meilleurs temps aux trois premiers CP (km 131, 218 et 235). Mais tout allait être bouleversé dans la dernière partie de la spéciale, celle où figure la délicate portion de dunes.
En effet, Frans Verhoeven, parti en 33e position surprenait son monde en « claquant » le meilleur temps au kilomètre 399. Une trentaine de kilomètres plus tard, c’est bien le Néerlandais qui signait sa deuxième victoire de spéciale après son succès à Puerto Madryn. Verhoeven devance Frétigné de 3 minutes 09 et Lopez de 3 minutes 40.
Au général, Coma possède à présent 1h04 sur « Fretos » et 1h34 sur le tenant du titre Despres. De quoi voir venir !
Journée de rêve pour David Frétigné (WR450F)
Longtemps en tête durant la spéciale longue de 446 km, David Frétigné (Yamaha WR450F-HFP-Fret Motorsport-Yamaha Racing Ipone) est passé tout près de son premier succès sur ce Dakar à l’arrivée de Copapio. « C’est sur la fin du parcours que j’ai tout perdu » reconnaissait–il presque en s’excusant.
Ce matin, depuis le réveil, « Fretos sentit le « stress » monter en lui. « A l’idée de la difficulté de l’étape annoncée par David Castera au briefing d’hier soir. Je savais aussi que Cyril (Despres) sur ce type de spéciale est très fort… »
Et puis, au fil des kilomètres, David vécut un historique à dix-milles miles de ce qu’il avait imaginé. « Je suis revenu sur Despres, Coma et Lopez environ 80 km après le ravitaillement en essence. Je suis resté à leur contact sur une quinzaine de kilomètres, visiblement le trio venait de se perdre. Puis, faute de puissance, ils m’ont abandonné, j’en étais presque satisfait. »
David avouera deux petites chutes dans du hors piste, sans gravité pour la machine, et trente kilomètres avant le but, le pilote Yamaha s’égarait. « Sur un cap seulement, très vite corrigé » rassure t’il. « Sur la fin du parcours, j’ai continué d’aller vite et comme la partie dunes a été raccourcie de 19 km, j’ai roulé très concentré pour ne pas repartir en balade. »
Deuxième de la spéciale à 3 minutes 09 du Hollandais vainqueur du jour, Verhoeven, deuxième au général à une heure du leader Marc Coma, Frétigné est totalement dans son élément sur ce Dakar. Il le prouve chaque jour et continuera de le faire au cours des quatre prochaines journées surtout pour éloigner la « bombe » Despres de sa Yamaha 450 !
« En arrivant au bivouac baigné de soleil et de vent, je me suis senti un peu fatigué, j’ai filé sous ma tente me reposer ensuite, Alex, l’ostéopathe de chez Dessoude m’a remis le corps en ligne. Comme moi, ma Yamaha WR450F en a pris plein la tronche au cours de la journée, elle est aussi dans de bonnes mains pour se refaire une santé pour repartir ! »
Demain, la boucle de Copapio sera corsée en kilomètres, 670 dans un secteur sélectif très difficile avec à sa fin des dunes, de véritables montagnes de sable à escalader et à dévaler sur plus d’un kilomètre !
Lundi 12 janvier : Etape 9 – La Serena-Copiapo (Chili)
Liaison : 88 km
Spéciale : 430 km
Total : 518 km
Moto
Classement de l’étape
Classement provisoire
Quad
Classement de l’étape
Classement provisoire
Demain mardi 13 janvier : Copiapo – Copiapo (Chili)
Liaison : 20 km
Spéciale : 670 km
Total : 690 km
La spéciale du jour est tout simplement la plus longue et la plus difficile du rallye. Comme la veille, c’est en fin de journée que les concurrents aborderont une série de dunes d’une centaine de kilomètres. Et dans ce domaine, même les meilleurs spécialistes éprouveront un sentiment de nouveauté. Les dunes chiliennes sont de véritables montagnes de sable dont il faut apprendre à escalader et dévaler les flancs, sur plus d’un kilomètre. Autre inconnue : avec les grandes chaleurs qui séviront sur la région, personne ne connaît avec précision le comportement du sable. Quoi qu’il en soit, garder sa lucidité jusqu’au bout sera impératif.
Sur info d’Emilie Poucan (Presse Dakar)