Revenu du ‘Diable Vauvert’ après deux étapes difficiles, David Frétigné (Yamaha WR450F-Yamaha Racing France-HFP) est ce soir un homme heureux ! Régulièrement dans le groupe de tête durant toute cette longue journée, ‘Frétos’ ne concède que 9 minutes sur la ligne d’arrivée et décroche la 3e place derrière Francisco Lopez Contardo et Cyril Despres.
19e au général ce matin en prenant le guidon de sa WR450F, David Frétigné (Yamaha WR450F-Yamaha Racing France-HFP) gagne quatre places dans l’aventure (15e). L’autre pilote Yamaha Racing France HFP, Olivier Pain (Yamaha WR450F-Yamaha Moto Start-Yamaha Racing France-HFP), 10e ce soir à Antofagasta au Chili, progresse lui-aussi au provisoire avec la 13e place.
« Nous avons démarré dans le brouillard la spéciale du jour qui était longue et très poussiéreuse », lance David Frétigné. « Parti en 11e ce matin, j’ai rattrapé très vite Ullevalseter mais j’ai été bloqué derrière lui très longtemps à cause de sa poussière. Le fesh-fesh et les cailloux étaient de la partie. Il y avait aussi de nombreuses ravines à sauter, qui étaient difficilement visibles avec la poussière. Lorsque la piste s’est élargie, je l’ai doublé rapidement et j’ai vite rattrapé la majeure partie des pilotes devant moi. Je finis troisième de l’étape, ce qui me permettra de partir dans une meilleure position demain pour une journée qui s’annonce difficile et éprouvante, avec beaucoup de fesh-fesh, de poussière à nouveau et un cordon de dunes à ‘l’africaine’ ».
668 km au menu de la 5e étape, dont 483 km chronométrés, soit la 2e spéciale la plus longue de cette 32e édition du Dakar. Au programme, les contreforts de l’Atacama proposaient aux concurrents un tracé varié alternant le roulant et le cassant, avec notamment le passage de plusieurs hors pistes très "caillouteux" et la découverte du fesh-fesh chilien, revêtement particulièrement meuble, presque farineux. Voila donc qui promettait une longue journée aux coureurs, dont la principale attention sera de ménager pilote comme machine, dans la première "vraie" longue spéciale d’endurance de ce 32e Dakar !
Francisco Lopez remporte la deuxième spéciale de sa carrière sur le Dakar, toujours au Chili entre Copiano et Antofagasta. Il se replace surtout comme dauphin de Cyril Despres, à 37.37 minutes au classement général, dans une étape catastrophe pour David Casteu victime d’une lourde chute (abandon) et Marc Coma en difficulté avec sa machine. 7e de l’étape, Helder Rodrigues (Yamaha WR450F) retrouve la 3e place à 44 minutes du leader. En autos, victime lui-aussi de sa mécanique, l’ancien pilote Yamaha Motor France Stéphane Peterhansel perd le leadership et dégringole dans le classement général.
Il se dit qu’en sport, la réussite se provoque. Sur l’étape d’Antofagasta au cœur du Chili, c’est un long travail de préparation, toute une vie de motard, qui a payé pour Francisco Lopez. L’année dernière, il s’était imposé sur la première étape chilienne, menant à Valparaiso. Il était alors au guidon d’une 690cm3. Cette année, « Chaleco » a été recruté pour piloter une 450cm3 pour tenter l’aventure. Au guidon de cette nouvelle machine, le Chilien n’a aucun mal à retrouver des sensations familières. C’est déjà sur une petite cylindrée qu’il avait fait ses débuts en rallye raid, remportant notamment le titre de Champion du Monde de la catégorie en 2006. S’il n’a découvert sa monture qu’au rallye des Pharaons, Lopez se montre maintenant parfaitement à l’aise, d’autant que les pistes au programme du jour sont celles de son éducation motocycliste. Avec l’expérience acquise, il devra maintenant confirmer aussi qu’il peut prétendre à une place de prestige sur le rallye… à condition qu’il le termine pour la première fois.
En tout cas, il s’avère que les perspectives de podium se précisent, pour Lopez comme pour d’autres, sachant que le chemin d’Antofagast a tourné à l’hécatombe parmi les leaders. Dans un premier temps, Marc Coma a endommagé sa roue arrière, puis a perdu plus d’une demi-heure avant de récupérer celle de l’Italien Luca Manca. Le geste, ultra-courtois mais difficilement compréhensible, permet au tenant du titre de limiter les dégâts, mais il pointe tout de même à 1h16.55 de Cyril Despres, qui a passé la journée en compagnie de « Chaleco ». C’est aussi ce rythme que tenait David Casteu, 2e du classement général ce matin, jusqu’au km395. Mais le pilote français a lourdement chuté. L’étape s’est terminée sur le coup, avec une cuisse sérieusement ouverte et un transfert en hélicoptère vers le bivouac : il s’agit du premier abandon de Casteu en sept participations au Dakar.
#12 David Frétigné (Yamaha WR450F-Yamaha Racing France-HFP), 15e
#16 Olivier Pain (Yamaha WR450F-Yamaha Moto Start-Yamaha Racing France-HFP), 13e
#65 Joël Moro (Yamaha WR450F-HFP-Planète Yam-Yamaha Racing Ipone), 90e
#66 Etienne Lormand (Yamaha WR450F-HFP-Yamaha Power Bike-Yamaha Racing Ipone), 50e
#68 David Barrot (Yamaha WR450F-HFP-Yamaha Power Bike-Yamaha Racing Ipone), 51e
#99 Jean-Christophe Ménard (Yamaha WR450F-HFP-Yamaha Cognac Motos-Yamaha Racing Ipone), 70e
#132 Bertrand Besse (Yamaha WR450F-HFP-Yamaha Racing Ipone), abandon étape 3
En catégorie Quad, l’Argentin Marcos Patronelli (Yamaha YFM700R) a signé sa première victoire d’étape sur le Dakar 2010 en remportant la 5e spéciale de cette 32e édition. Avec un chrono de 7h39.49, le cadet des frères Patronelli a devancé de 29.41 minutes son compatriote Jorge Miguel Santamarina et de 32.54 minutes l’Espagnol Juan Manuel Gonzalez Corominas (Yamaha YFM700R)... Conséquence au général, Marcos Patronelli (Yamaha YFM700R) fait le break en tête avec désormais 1h00.36 d’avance sur Santamarina et 1h07’13 d’avance sur Gonzalez Corominas (Yamaha YFM700R).
Classement de l’étape Moto
(103 classés à minuit)
Classement général provisoire Moto
(103 classés à minuit)
Classement de l’étape Quad à minuit
Classement général provisoire Quad à minuit
Étape 6 – Antofagasta > Iquique
Liaison : 180 km
Spéciale : 418 km
Liaison : 0 km
Total : 598 km
Cap au nord
Les efforts sont équitablement répartis sur la spéciale du jour. Sur les tronçons de hors-piste du premiers tiers, la poussière invitera à la prudence. Les pistes larges et roulantes qui constituent le cœur du programme obligeront ensuite ceux qui " jouent des places " à maintenir un rythme élevé. Ils auront toutefois intérêt à garder une bonne dose d’énergie, puisqu’un erg " à l’africaine " les attend au cœur d’une portion sablonneuse d’une cinquantaine de kilomètres. Mais pour le final, la récompense reçue sera à la hauteur des difficultés. Après avoir escaladé une dernière dune, les concurrents s’engageront en descente sur un toboggan de sable de près de trois kilomètres, avec Iquique et les vagues de l’Océan Pacifique à l’horizon. Un spectacle inoubliable.
Sur infos d’Emilie Poucan (ASO Presse)