Fabrizio Meoni est décédé aujourd’hui lors de la spéciale entre Atar et Kiffa, à la suite d’une chute fatale au kilomètre 184,85. Le premier sur place, David Frétigné (Yamaha WR450F - Yamaha MF Gauloises Ipone) a constaté la gravité de l’état de santé du pilote italien et a immédiatement déclenché sa balise de détresse...
Fabrizio Meoni est décédé aujourd’hui lors de la spéciale entre Atar et Kiffa, à la suite d’une chute fatale au kilomètre 184. Le premier sur place, David Frétigné (Yamaha WR450F - Yamaha MF Gauloises Ipone), a constaté la gravité de l’état de santé du pilote italien et a immédiatement déclenché sa balise de détresse…
Le "road book" indiquait à cet endroit, une série d’ondulations qualifiées de niveau 1 sur 3 (sur l’échelle de danger). Depuis le kilomètre 182, la piste était annoncée plus rapide. Les pilotes avaient effectué leur ravitaillement essence, 9 km auparavant au CP1.
À 10h15 GMT, David Frétigné (Yamaha WR450F - Yamaha MF Gauloises Ipone) s’est arrêté au niveau de Meoni pour déclencher sa balise de détresse. À 10h36, l’hélicoptère médical est arrivé sur le lieu de l’accident. Des massages cardiaques ont été immédiatement prodigués par les médecins sans malheureusement pouvoir le ramener à la vie.
Né le 31 décembre 1957 à Castiglion Fiorentino en Italie, Fabrizio Meoni était sans aucun doute le pilote le plus expérimenté et respecté sur le rallye, il occupait la seconde place au classement général derrière son coéquipier Cyril Despres. Il participait au rallye pour la 13e fois et l’avait emporté en 2001 et 2002. Fabrizio était marié à Elena avec qui il avait deux enfants, Gioele 14 ans et Chiara 2 ans.
« Ce soir j’ai un sentiment de tristesse », commente Jean-Claude Olivier, le PDG de Yamaha Motor France. « Je suis en même temps interloqué, choqué mais c’est la dure réalité de la course. C’est un sport qui intègre évidemment vitesse, navigation, franchissement d’obstacles et j’ose dire que dans mes 30 dernières années de sport moto, il y a eu, ce que j’appelle, les lois de la série. On a connu des époques où j’ai vu Patrick Pons partir, Michel Rougerie et Olivier Chevalier en vitesse. Et subitement cette année, on a une série de trois qui nous rappelle que le désert, la mer, la montagne sont toujours des éléments naturels à risques. Je me garderai de faire un procès d’intention sur quoi que se soit comme le Dakar, la course ou la puissance. Je crois qu’il faut prendre du recul et puis analyser ça avec pondération et se dire de toute façon que chaque compétiteur assume ce facteur risque dans la beauté du sport, du désert et du Dakar.
Bien sûr on pense toujours à ceux qui reste. Ceux qui partent, partent par leur élan de passion, leur élan du sport et de la dimension de l’Afrique. Ceux qui reste, c’est toujours la famille et tout ceux qui sont chères. Et j’ai une pensée évidemment pour la famille de Fabrizio qui était un grand champion, un pilote charismatique, un pilote de talent avec une force mentale et très attachant pour tous les amoureux du Dakar. C’est un vide comme Richard... »
Les conditions météorologiques qui sévissent sur le rallye depuis le début de la compétition, ont considérablement accru la difficulté des dernières étapes figurant déjà parmi les plus difficiles de l’édition 2005. Ainsi hier soir la direction de course annonçait la réduction de la spéciale à 400 km. À partir du CP2, les concurrents ont rejoint le bivouac de Kiffa en liaison par le goudron.
116 motos étaient au départ ce matin. Au CP1 (kilomètre 175), un groupe de cinq pilotes passait au point de chronométrage avec Fabrizio Meoni en tête devant Cyril Despres, Isidre Esteve, David Frétigné et Marc Coma. Alfie Cox franchissant cette première ligne seul un peu plus tard. Dans cette configuration c’est Marc Coma qui réalisait le meilleur temps provisoire devant David Frétigné, qui se plaignait d’une douleur à l’épaule.
Au final (CP2-kilomètre 400), la spéciale du jour était remportée par Coma qui signait du même coup sa première victoire d’étape cette année. L’Espagnol précède à l’arrivée Despres et Esteve. David Frétigné, qui avait porté secours au malheureux Meoni, se classe 11e de la spéciale.
Au provisoire, rien ne change en tête pour Despres qui pointe avec 14’50 d’avance sur Coma. Esteve est maintenant 3e à 22’23. David Frétigné accède au 5e rang mais perd du temps sur les leaders à 40’17.
L’ensemble des concurrents étant affectés par le décès tragique de Fabrizio Meoni. Les motards en particulier n’ont pas souhaité participer à l’étape 12, Kiffa-Bamako. En conséquence, il a été décidé par la direction du rallye, en accord avec les pilotes, que la spéciale serait annulée et que tous les motards seraient transportés par avion avec leurs machines jusqu’à Bamako. L’étape se déroulera dans son intégralité pour les catégories autos et camions.
Classement de la spéciale du jour
Classement général provisoire